Un jury new-yorkais a entamé lundi ses délibérations dans le procès pour fraude et manipulation de l'entrepreneur de la pharmacie et financier Martin Shkreli, devenu le paria de l'Amérique après avoir multiplié par 50 le prix d'un médicament destiné aux séropositifs.

Le trentenaire est accusé d'avoir trompé les investisseurs de deux fonds d'investissement alternatifs (hedge funds) dont il était le gérant, MSMB Capital Management et MSMB Healthcare Management.

Il lui est aussi reproché d'avoir transféré illégalement des actions du laboratoire pharmaceutique qu'il avait créé, Retrophin, vers ces deux fonds.

Au total, il fait face à huit chefs d'accusation qui pourraient lui valoir, en cas de condamnation, jusqu'à 20 ans d'emprisonnement.

Amateur de réseaux sociaux, connu pour son arrogance et sa passion pour le hip-hop, Martin Shkreli s'est fait connaître du grand public en septembre 2015, lorsque l'une de ses sociétés, Turing Pharmaceuticals, a fait passer le prix d'un comprimé de Daraprim, médicament utilisé contre le paludisme et par les séropositifs, de 13,50 à 750 dollars du jour au lendemain.

M. Shkreli avait alors été surnommé l'homme le plus détesté des États-Unis et déclenché une vive polémique.

Il avait même été auditionné par des élus du Congrès en février 2016, refusant de répondre aux questions des parlementaires et confortant, à cette occasion, sa réputation d'enfant terrible de la pharmacie.

Il a refusé de témoigner lors de son procès, qui n'a aucun rapport avec Turing ou le Daraprim.

Après un mois de débats devant un tribunal fédéral à Brooklyn, le jury s'est réuni lundi matin pour délibérer, a indiqué à l'AFP un membre des services du procureur fédéral Bridget Rohde.