Donald Trump a relancé mercredi la controverse sur la fraude électorale lors de la présidentielle américaine de 2016 et de nouveau demandé à plusieurs États réfractaires de fournir à la commission qu'il a créée leurs listes électorales.

Le président américain a clamé après son élection que de trois à cinq millions de personnes avaient illégalement voté, un chiffre qu'aucune étude officielle n'appuie. Le 11 mai, il a créé une «commission consultative sur l'intégrité électorale» dont la mission est de formuler des recommandations sur l'inscription des électeurs sur les listes.

«Cette commission est chargée du devoir sacré de faire respecter l'intégrité du scrutin et le principe d'un citoyen, un vote», a expliqué le milliardaire à la Maison-Blanche, à l'occasion de la première réunion de la commission.

«À chaque fois que des fraudes surviennent, elles annulent le vote de citoyens légaux et sapent la démocratie. On ne peut pas tolérer cela», a-t-il ajouté.

Depuis sa victoire, M. Trump affirme que sans ces millions d'électeurs frauduleux présumés, il aurait remporté le vote populaire face à sa rivale démocrate Hillary Clinton. Le républicain a gagné au scrutin indirect, basé sur les grands électeurs, le seul qui compte selon la Constitution.

Au moins treize États ont refusé de fournir la liste de leurs électeurs, ainsi qu'une série de données telles que leurs casiers judiciaires ou l'historique de leur participation électorale.

Le président républicain, lui, voit les choses sous un autre angle: «Je suis ravi que plus de trente États aient déjà accepté de partager l'information avec la commission».

En revanche, «si un État ne veut pas partager cette information, on peut se demander ce qu'il a à se reprocher», a lancé M. Trump. «Il y a quelque chose. Il y a toujours quelque chose».

De son côté, la puissante organisation américaine de défense des droits civils ACLU a dénoncé «une attaque nationale sur les droits des électeurs».

«Demander des détails sur chaque électeur aux États-Unis est profondément alarmant», a estimé Dale Ho, l'un de ses directeurs, évoquant des «inquiétudes» concernant le respect de la vie privée.

Une bataille a lieu depuis plusieurs années sur la question.

Affirmant que ces fraudes sont répandues, les républicains ont voté des lois durcissant les conditions de vote, par exemple en requérant la présentation d'une pièce d'identité avec photo. Les démocrates considèrent que ce type de mesures vise à réduire la participation des minorités, en particulier des Noirs.