Le fils aîné de Donald Trump a déclaré dimanche qu'il a rencontré une avocate russe liée au Kremlin peu de temps après que son père ait décroché l'investiture républicaine, dans l'espoir d'obtenir des informations utiles à la campagne de son père.

Un reportage du New York Times, citant des conseillers à la Maison-Blanche ayant des informations sur cette rencontre, rapporte que Donald Trump Jr a accepté de rencontrer l'avocate russe après qu'on ait promis de lui transmettre des informations compromettantes au sujet d'Hillary Clinton.

Donald Trump Jr, son beau-frère Jared Kushner et Paul Manafort, qui était alors le président de la campagne du milliardaire américain, ont participé à cette rencontre qui a eu lieu à la Trump Tower avec l'avocate Natalia Veselnitskaya.

L'existence de cette réunion a été divulguée récemment à des représentants du gouvernement et a été confirmée samedi par des représentants de Donald Trump Jr et Jared Kushner à la suite d'un autre reportage du New York Times.

Dans un communiqué dimanche, Donald Trump Jr n'a pas confirmé que l'information qu'on lui avait promise serait préjudiciable à Hillary Clinton.

Mais il a déclaré qu'une personne, qu'il avait connue lors du concours de Miss Univers 2013, l'avait approché pour lui demander de rencontrer un individu qui pourrait avoir des informations utiles à la campagne de son père. Le fils aîné du président a ajouté que le nom de cet individu ne lui avait pas été divulgué avant la rencontre.

Donald Trump Jr a aussi déclaré que lors de cette réunion, l'avocate russe prétendait avoir des informations selon lesquelles «des gens liés à la Russie finançaient le Comité national démocrate» et appuyaient Hillary Clinton.

«Aucun détail et aucune information qui supportait cette déclaration n'ont été fournis ou même offerts», a déclaré Donald Trump Jr. «Il est rapidement devenu clair qu'elle n'avait pas d'information significative».

Il a aussi dit que son père n'avait pas été mis au courant de cette rencontre.

Samedi, Donald Trump Jr a décrit cette rencontre comme une «courte réunion d'introduction» au cours de laquelle les gens présents ont discuté d'un programme d'adoption d'enfants russes par des couples américains qui a été suspendu par Moscou en 2012.

La Russie avait mis fin aux adoptions en réponse aux sanctions américaines introduites contre Moscou après la mort en 2009 d'un avocat emprisonné qui s'était prononcé sur un scandale de corruption.

Il a déclaré dimanche que l'avocate avait dirigé la conversation sur l'adoption d'enfants russes et qu'il avait estimé que c'était la véritable raison de la rencontre et que les déclarations concernant des informations qui pouvaient êtres utiles à la campagne de son père n'avaient été qu'un prétexte pour le rencontrer.

«Je l'ai interrompu et lui ai dit que mon père n'était pas élu, et qu'il était un citoyen, et que ses commentaires et ses préoccupations seraient mieux reçus ou moment ou il serait élu, s'il est élu» a déclaré Donald Trump Jr dans le communiqué.

Mark Corallo, un porte-parole de l'équipe juridique de Donald Trump, a déclaré que «le président n'était pas au courant de cette réunion et n'y a pas assisté».

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Donald Trump lors d'une fête organisée par le concours Miss Univers, en novembre 2013, à Moscou.

Contrairement à Jared Kushner, Donald Trump Jr ne sert pas dans l'administration Trump et n'est pas tenu de divulguer ses contacts avec des étrangers.

Le New York Times a déclaré que l'existence de cette réunion a été divulguée ces derniers jours aux enquêteurs du gouvernement lorsque Jared Kushner a déposé une version révisée d'un formulaire nécessaire pour obtenir une attestation de sécurité relative à son poste au sein de la Maison-Blanche. Son avocat a précédemment reconnu que la première soumission du formulaire de Jared Kushner était incomplète.

Paul Manafort a aussi récemment révélé l'existence de cette réunion aux enquêteurs du Congrès, selon le New York Times.

Le journal a déclaré que Natalia Veselnitskaya est connue pour faire campagne contre les sanctions à l'égard de suspects russes de violations des droits de l'homme.

Le New York Times a également déclaré que ses clients incluaient des entreprises appartenant à l'État et le fils d'un haut fonctionnaire dont la société faisait l'objet d'une enquête aux États-Unis au moment où a eu lieu la réunion.

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Natalia Veselnitskaya