Le directeur du Bureau pour l'éthique gouvernementale Walter Shaub, qui avait critiqué le président milliardaire Donald Trump, a annoncé jeudi sa démission, six mois avant la fin de son mandat.

M. Shaub avait jugé insuffisants en janvier les garde-fous annoncés par Donald Trump pour empêcher d'éventuels conflits d'intérêts entre sa présidence et son groupe familial.

Le dirigeant américain s'était contenté de déléguer le contrôle de la Trump Organization à ses fils adultes Eric et Donald Jr., mais avait refusé de céder ses parts.

Sa lettre de démission n'évoque pas directement les raisons de son départ, mais Walter Shaub déclare séparément qu'«avec l'administration actuelle, il est devenu apparent qu'un renforcement des règles éthiques était nécessaire», dans un communiqué publié par l'ONG qu'il va rejoindre.

La Maison-Blanche a indiqué avoir accepté cette démission et affirmé que le président Trump nommerait un successeur «rapidement».

M. Shaub avait jugé que les mesures annoncées par Donald Trump pour se distancer de son empire étaient très insuffisantes.

«Cela ne répond pas aux normes auxquelles se sont conformées les meilleures personnes qu'il a nommées et auxquelles se sont conformés tous les présidents depuis 40 ans», avait-il déclaré. «Ses fils continuent de diriger ses affaires et, bien sûr, il sait ce qu'il possède».

En février, M. Shaub avait appelé la Maison-Blanche à sanctionner la conseillère du président Kellyanne Conway pour avoir fait la promotion de la ligne de vêtements d'Ivanka Trump, fille aînée du président, lors d'un entretien à la télévision américaine.

Walter Shaub, nommé par Barack Obama et confirmé en janvier 2013 pour cinq ans, doit quitter son poste le 19 juillet et rejoindre le Campaign Legal Center, association spécialisée dans les élections et la transparence du financement électoral.

L'Office of Government Ethics, créé en 1978 après le scandale politique du Watergate, a pour mission d'assister les responsables de l'administration fédérale, et notamment du gouvernement, à respecter les lois contre les conflits d'intérêts en formulant des recommandations et des avis. Mais il n'a pas de pouvoir de sanction.