Donald Trump a de nouveau attaqué samedi les grands médias américains qu'il accuse de diffuser la «haine» envers lui et a justifié son usage intensif des réseaux sociaux pour répliquer à ses détracteurs.

Le président des États-Unis a notamment poursuivi sa passe d'armes particulièrement acrimonieuse avec deux journalistes de la chaîne de télévision MSNBC.

Sa querelle avec ces présentateurs de la chaîne, dont la violence verbale a choqué jusque dans le camp républicain, a donné lieu samedi à une série de tweets matinaux avec une nouvelle salve d'insultes.

«Le fou Joe Scarborough et Mika (Brzezinski) bête comme ses pieds ne sont pas de mauvaises personnes, mais leur mauvaise émission est dominée par leurs patrons de NBC. Dommage!», a écrit Donald Trump, citant la chaîne dont il dénonce régulièrement la couverture qu'il juge partiale.

C'est avec ces deux journalistes, en couple à l'écran et dans la vie, que le président Trump s'est livré jeudi et vendredi à deux jours d'altercation par tweets et éditoriaux interposés.

«Faible QI»

Il a reproché à «la folle Mika au faible QI» et à «Joe le psychopathe» de donner dans leur émission une vision biaisée de son administration, les intéressés dénonçant de leur côté des «insultes de cour d'école», un président «à la dérive» et mettant en doute sa santé mentale.

Samedi, les attaques de Donald Trump ne visaient toutefois pas seulement ces deux journalistes, mais bien les médias en général.

«Le fait est que Greta Van Susteren a été lâchée par ses patrons hors de contrôle chez @NBC et @Comcast parce qu'elle refusait d'adopter la «haine de Trump»!», a tonné le président républicain, qui entretient une relation ultra-conflictuelle avec les médias depuis son entrée en campagne.

Dans un autre tweet samedi, Donald Trump s'est dit «extrêmement heureux de voir que CNN a finalement été exposé pour (ses) FakeNews et son journalisme de caniveau. Il était temps!».

Il se référait au fait que CNN a dû retirer un de ses articles qui affirmait que le Congrès américain enquêtait sur des liens éventuels entre l'entourage de M. Trump et un fonds d'investissement russe.

Trois journalistes de la chaîne d'information en continu ont démissionné en raison de cet article erroné, mis en ligne le 22 juin sur le site de CNN et retiré le lendemain.

«Je réfléchis à la possibilité de remplacer le nom de FakeNews CNN par FraudNews CNN», a ironisé Donald Trump.

Il y a quelques jours, la porte-parole de M. Trump, Sarah Huckabee Sanders, a expliqué que les attaques répétées du président contre Mika Brzezinski, Joe Scarborough et en général contre les médias qui lui sont hostiles étaient liées à son instinct naturel de «répliquer au feu par le feu».

Rafale de tweets

M. Trump a lui-même défendu samedi son usage des réseaux sociaux - dans une nouvelle rafale de tweets.

«Les MEDIAS D'INFORMATION FAUX ET FRAUDULEUX travaillent dur pour convaincre les Républicains et les autres que je ne devrais pas utiliser les réseaux sociaux - mais souvenez-vous, j'ai gagné l'élection de 2016 avec des interviews, des discours et les réseaux sociaux», a écrit le président sur Twitter.

«Je devais battre les FakeNews, et je l'ai fait. Nous allons continuer à GAGNER!», a-t-il ajouté.

Accusé par ses détracteurs de ne pas se comporter de manière présidentielle, Donald Trump a répliqué, également sur Twitter: «Mon usage des réseaux sociaux n'est pas présidentiel - il est PRESIDENTIEL MODERNE», reprenant son grand slogan de campagne «Make America Great Again!» («Rendons sa grandeur à l'Amérique!»).

Et M. Trump a conclu sa journée en attaquant de nouveau la presse lors d'un rassemblement à Washington. «Les médias faussaires ont tenté de nous empêcher d'arriver à la Maison-Blanche mais je suis président et ils ne le sont pas», a-t-il déclaré.

«Les médias malhonnêtes ne nous empêcheront jamais de réaliser nos objectifs pour notre grand peuple américain», a lancé M. Trump. «Le fait est que la presse s'est détruite elle-même parce qu'elle est allée trop loin», a-t-il dit.