La Russie a annulé une rencontre diplomatique de haut rang avec les États-Unis prévue cette semaine à Saint-Pétersbourg après l'adoption par Washington de nouvelles sanctions contre Moscou liées à la Crimée et la crise ukrainienne, selon des responsables américains.

Le rendez-vous devait associer Tom Shannon, un haut responsable du département d'État, avec un vice-ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Riabkov.

«Nous regrettons que la Russie ait renoncé à une opportunité de discuter des obstacles bilatéraux qui entravent les relations États-Unis-Russie», a déclaré Heather Nauert, une porte-parole du département d'État américain.

Alors que les relations entre les États-Unis et la Russie sont au plus bas, Washington comptait sur cette réunion pour tenter de discuter de points de friction plus mineurs, comme les intimidations de diplomates américains en Russie ou la saisie d'installations russes aux États-Unis.

Mais Moscou a estimé que les nouvelles mesures américaines était le fruit d'une «russophobie» de Washington.

«Les sanctions sont décrétées sous le vieux prétexte des évènements en Ukraine. L'absurdité de cette explication (pour les sanctions) est évidente», a indiqué mercredi la diplomatie russe dans un communiqué.

«Nous regrettons que les nouvelles autorités américaines se laissent guider par des russophobes acharnés du Congrès américain qui ne savent plus quoi inventer pour nous causer des ennuis, mais surtout pour réduire à zéro toute perspective d'amélioration des relations russo-américaines», a déclaré mercredi Sergueï Riabkov, cité par le communiqué.

Cette mesure «ne restera pas sans réaction, y compris sans mesures de rétorsion de notre part», a-t-il prévenu.

Les États-Unis ont annoncé mardi de nouvelles sanctions contre la Russie pour son annexion de la Crimée et son soutien présumé aux rebelles séparatistes en Ukraine, peu avant une rencontre entre Donald Trump et son homologue ukrainien à la Maison-Blanche.

Les nouvelles sanctions visent 38 individus et entités en Ukraine ainsi que deux responsables gouvernementaux russes et une douzaine d'individus et organisations opérant en Crimée.

Pour le département d'État, il s'agit avant tout de «maintenir» le niveau de pression déjà existant sur la Russie, dans la mesure ou Moscou trouve les moyens de contourner les mesures déjà annoncées.

«Nous avons régulièrement mis à jour ces sanctions deux fois par an depuis qu'elles ont été imposées», a déclaré mercredi Heather Nauert.