Le président américain s'est félicité mercredi de la victoire de la candidate républicaine à une élection législative partielle au Congrès, qu'il a interprétée comme un vote de confiance pour sa politique, malgré son impopularité record.

La républicaine Karen Handel a battu mardi le candidat démocrate Jon Ossoff dans une circonscription de l'État de Géorgie qui était aux mains des républicains depuis 1979. C'était la quatrième élection partielle à la Chambre des représentants depuis l'entrée en fonctions de Donald Trump, à chaque fois dans des fiefs conservateurs. Et à chaque fois, le républicain l'a emporté.

«Les démocrates s'en sortiraient mieux comme parti s'ils coopéraient avec les républicains sur la santé, les baisses d'impôts, la sécurité. L'obstruction ne marche pas!» a tweeté le dirigeant américain mercredi, après avoir écrit plusieurs autres tweets de célébrations mardi soir.

Ses fils et ses soutiens ont ironisé sur l'argent englouti par les démocrates dans cette courte campagne, fanfaronnant sans retenue sur leur bonne série électorale.

Le parti républicain voyait dans ces résultats le signe que ses électeurs de base ne l'avaient pas lâché, malgré un bilan législatif mince (aucune grande loi adoptée) et un exécutif dans la tourmente, empêtré dans l'enquête sur une éventuelle collusion entre la campagne du candidat Trump et la Russie, et sur une possible entrave à la justice commise par le président des États-Unis.

Si ces problèmes ne sont pas dissipés, la victoire de Karen Handel calme en tout cas le jeu alors que d'autres échéances politiques cruciales approchent.

Jeudi, au Sénat, les chefs républicains dévoileront la nouvelle mouture de leur grande loi de réforme du système de santé, tant promise mais qui se heurte à de fortes résistances au sein de leur camp.

Et on attendait également que la Cour suprême se prononce sur le décret migratoire signé le 6 mars par Donald Trump mais suspendu par la justice fédérale. Le gouvernement a demandé un examen en urgence dans l'espoir que la plus haute instance judiciaire du pays l'autorise à fermer temporairement les frontières aux réfugiés et aux ressortissants de six pays.

On ignore si ou quand la Cour acceptera de se saisir de ce dossier.

Déception démocrate

La défaite démocrate de mardi en Géorgie, ainsi qu'en Caroline du Sud, dans le Kansas et le Montana ces derniers mois, était interprétée comme un verre à moitié plein par l'opposition, car dans chaque scrutin, les démocrates ont fait mieux qu'auparavant.

Dans cette circonscription de Géorgie, Jon Ossoff a obtenu 48,1% des voix; en novembre dernier, le candidat démocrate y avait fait 38%, et Hillary Clinton 47%.

Mais une partie de la gauche soulignait avec amertume que le parti démocrate avait échoué car il n'avait pas encore engagé sa refondation stratégique, après la défaite de novembre dernier.

Les républicains ont martelé que Jon Ossoff ne serait que le pion de Nancy Pelosi, la Californienne de 77 ans qui dirige le groupe démocrate de la Chambre depuis 15 ans et reste coûte que coûte à son poste. La droite la dépeint comme une ultra-progressiste de San Francisco déconnectée de la réalité du pays.

Le positionnement stratégique démocrate n'est pas non plus clarifié. Au Congrès, les élus oscillent entre l'opposition frontale à Donald Trump, la dénonciation de l'affaire russe et un message social et économique.

Plusieurs veulent profiter de la bataille sur la réforme de la santé pour «couler» Donald Trump. Ils sont persuadés que l'abolition partielle de la loi emblématique «Obamacare», et les pertes de couverture-maladie conséquentes, signerait la mort des républicains aux élections législatives de novembre 2018, lors desquelles toute la Chambre et le tiers du Sénat seront renouvelés.

«Nous avons passé trop de temps à parler de la Russie», estimait mercredi le sénateur du Connecticut Chris Murphy, sur MSNBC. «Cela nous a détournés de la vraie différence qui existe entre Trump et les démocrates, qui porte sur l'économie».