Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres va faire pression sur le Congrès américain pour qu'il ne réduise pas les financements des États-Unis pour l'ONU, car cela créerait un «problème insoluble» selon lui.

M. Guterres a prévu de se rendre à Washington la semaine prochaine pour faire valoir son point de vue aux élus américains, qui tiennent les cordons du budget et ont le pouvoir d'amender le projet de finances du président Donald Trump.

Le département d'État a proposé le mois dernier de réduire de plus de 30 % les budgets consacrés à la diplomatie et à l'aide internationale, y compris une baisse de 60 % des fonds aux missions de maintien de la paix.

Les États-Unis sont le plus gros contributeur des Nations unies, puisqu'ils représentent 22 % du budget de base de 5,4 milliards et 28,5 % du budget des opérations de maintien de la paix (7,9 milliards).

«Le projet de budget présenté au Congrès créerait un problème insoluble pour la gestion des Nations unies», a déclaré M. Guterres lors d'une conférence de presse au siège de l'ONU à New York.

«Le processus est en cours au Congrès et je vais bientôt aller à Washington», a-t-il ajouté.

Antonio Guterres n'a cependant pas prévu de rencontrer Donald Trump à la Maison-Blanche lors de cette visite prévue du 27 au 29 juin, ou de s'entretenir avec le secrétaire d'État Rex Tillerson.

L'administration Trump a annoncé récemment son retrait de l'accord de Paris sur le climat, fruit d'années d'efforts et de négociations menés par l'ONU.

M. Guterres a prévenu qu'un retrait des États-Unis des affaires du monde provoquerait un vide que d'autres puissances sont déjà prêtes à combler.

«Si les États-Unis se désengagent sur plusieurs aspects de la politique étrangère (...) d'autres acteurs occuperont inévitablement cet espace», a-t-il estimé. «Ce n'est pas bon pour les États-Unis et ce n'est pas bon pour le monde».