Des sympathisants notoires de Donald Trump s'en prennent au procureur spécial en charge de l'enquête sur l'ingérence russe, se demandant si le président américain pourrait le licencier.

Des sons d'aiguisage de couteau se sont fait entendre un peu partout lundi.

Certains ont exhorté Donald Trump à remercier Robert Mueller, tandis que des membres de son entourage n'ont pas écarté l'idée.

De passage à la Maison-Blanche, le magnat des nouvelles en ligne Chris Ruddy, un ami personnel de M. Trump, a affirmé que le président «envisage cette option», mais qu'il croit pour sa part qu'il s'agirait d'une grave erreur.

D'autres se sont montrés plus enthousiastes à l'idée de faire rouler la tête de Robert Mueller, un ancien directeur de la police fédérale (FBI).

Un autre proche de Trump, Newt Gingrich, a signalé sur Twitter que le procureur spécial s'entoure de donateurs démocrates. Il n'a pas tort quant au penchant partisan de l'équipe d'enquêteurs qu'assemble M. Mueller.

La commentatrice et agitatrice Ann Coulter a pour sa part réclamé son renvoi.

Une autre animatrice de radio pro-Trump, Laura Ingraham, a quant à elle partagé un article d'un média conservateur qui laisse entendre que Robert Mueller se trouve en conflit d'intérêts. The Washington Examiner montre du doigt une amitié de longue date qu'il entretient avec un témoin-clé, qui s'avérerait d'autant plus important si l'enquête se tourne vers une possible entrave à la justice commise par le président. Ce témoin n'est nul autre que James Comey, qui avait succédé à M. Mueller à la tête du FBI.

Ces appels au renvoi de Robert Mueller soulèvent une question: le président pourrait-il le faire?

La réponse est : Oui.

C'est ce qu'expose Neal Katyal, qui a contribué à l'élaboration de la loi sur les procureurs spéciaux, dans un texte intitulé «Trump ou le Congrès peuvent toujours bloquer Robert Mueller. Je le sais. J'ai écrit les règles» et qu'a publié le quotidien The Washington Post.

Ce week-end, un des avocats du président a refusé de nier l'éventualité de ce congédiement. En entrevue avec le réseau ABC, Jay Sekulow a soutenu que cette décision revenait ultimement au président.