La jeune femme de 25 ans, accusée d'avoir transmis à un média des documents confidentiels d'une agence américaine de renseignement sur la Russie, a écrit dans une note vouloir « brûler la Maison-Blanche », a rapporté une procureure.

Reality Winner a comparu jeudi devant un tribunal fédéral en Géorgie et a plaidé non coupable de « rétention déterminée et transmission d'informations relevant de la défense nationale », a rapporté ABC News.

Le ministère de la Justice a annoncé l'arrestation de Mme Winner en Géorgie lundi quelques heures après la publication, par le média en ligne The Intercept, d'un document de la NSA (National Security Agency), l'agence américaine d'interception des communications.

Ce document révèle que des pirates informatiques du renseignement militaire russe ont tenté à plusieurs reprises de s'introduire dans les systèmes électoraux américains avant l'élection présidentielle du 8 novembre.

Mme Winner travaillait pour un sous-traitant de la NSA, comme Edward Snowden qui, en 2013, avait publié des documents de la NSA révélant l'ampleur des programmes de surveillance du gouvernement américain.

L'ancienne linguiste de l'US Air Force a été arrêtée samedi.

La police a découvert des notes en plusieurs langues au domicile de Mme Winner dont l'une disant « je veux brûler la Maison-Blanche », a précisé la procureure générale adjointe Jennifer Solari, selon la chaîne ABC News et le journal local The Augusta Chronicle.

Les réseaux sociaux fréquentés par la jeune femme révèlent une antipathie pour le président Donald Trump, qu'elle qualifie notamment de « fasciste orange ».

D'autres notes détaillent la manière d'accéder au « dark web », l'internet profond, ou listent les noms de responsables talibans.

Mme Winner, qui travaillait pour la société Pluribus International Corporation à Augusta, en Géorgie, maîtrisait le pachtou, le dari et le farsi, des langues parlées en Afghanistan, au Pakistan et en Iran.

Mme Solari a suggéré que la jeune femme pourrait détenir des secrets d'État.

Le juge Brian Epps a refusé de la libérer sous caution, ce qui veut dire que Mme Winner restera derrière les barreaux jusqu'à son procès.

La procureure a évoqué des éléments de preuve qui « font carrément peur », une caractérisation que l'avocat de Mme Winner, Titus Nichols, rejette, estimant que sa cliente n'a pas de passé violent et est simplement une jeune femme très à l'aise avec la technologie.