Le secrétaire d'État américain Rex Tillerson a expliqué mardi en Nouvelle-Zélande que le président Donald Trump lui avait demandé d'ignorer les problèmes à Washington et de tenter de reconstruire les liens avec la Russie.

L'ancien chef du FBI, James Comey, doit livrer jeudi au Congrès sa version, potentiellement explosive, de la tentaculaire affaire russe qui envenime la présidence américaine.

Lors d'une visite en Nouvelle-Zélande, les journalistes ont demandé à M. Tillerson s'il pensait que l'administration du président Trump allait chuter à cause de cette affaire d'ingérence russe présumée dans la présidentielle de 2016, qui fait l'objet d'enquêtes parlementaires et de la police fédérale.

«Le président a été clair avec moi: "Ne laisse pas ce qui se passe ici sur la scène politique t'empêcher de faire ton travail dans cette relation"», a-t-il déclaré.

L'ancien chef du FBI, soudainement limogé le 9 mai par le président américain, sera notamment interrogé sur la question cruciale de savoir si Donald Trump a exercé une pression sur le FBI pour infléchir son enquête.

Le président américain, lui, nie toute intervention auprès du FBI autant qu'il dément une collusion avec Moscou.

M. Tillerson a déclaré qu'il ne pouvait commenter les enquêtes en cours, ajoutant qu'il n'était «vraiment (...) pas impliqué dans ces questions».

«Le président a été très clair avec moi sur le fait que la Russie est un important acteur mondial et qu'aujourd'hui nos relations avec la Russie sont très malmenées et se dégradent», a-t-il cependant ajouté.

«Alors le président m'a demandé d'entamer un processus de réengagement auprès de la Russie pour stabiliser les relations afin qu'elles ne se détériorent pas davantage».

M. Trump souhaite le voir «identifier des sujets d'intérêt mutuel où peut-être nous pourrions établir un certain niveau de confiance», a encore dit le chef de la diplomatie américaine. «C'est le processus qui est en cours aujourd'hui».

M. Tillerson a rencontré en Nouvelle-Zélande le premier ministre Bill English et son homologue Gerry Brownlee.