L'abrogation de la loi emblématique sur la santé de Barack Obama pourrait bien revenir à l'ordre du jour au Congrès, la majorité républicaine revenant à la charge après leur échec cinglant du mois de mars.

«Nous n'avons pas encore pris de décision sur un vote, mais il y a du progrès, et nous continuerons à avancer afin d'abroger et de remplacer Obamacare», a déclaré jeudi le président de la Chambre des représentants, Paul Ryan.

Le 24 mars, la majorité avait été contrainte de retirer au dernier moment son texte d'abrogation de la loi de 2010 face à une fronde d'élus républicains, issus à la fois de l'aile modérée et de la faction ultra-conservatrice du «Freedom Caucus».

Cet échec a représenté une humiliation pour le président Donald Trump, qui avait promis l'abrogation durant la campagne et avait négocié personnellement avec le Congrès.

Depuis, un petit groupe de parlementaires tâchaient de rédiger une nouvelle version capable d'unir la majorité. La quadrature du cercle consiste à garantir aux modérés qu'aucun Américain ne finira sans assurance-maladie à cause de la réforme, tout en sabrant les garde-fous et aides d'«Obamacare» pour satisfaire les conservateurs.

Cette semaine, le modéré Tom MacArthur a élaboré une proposition de loi qui a reçu le soutien officiel du Freedom Caucus... mais qui laisse sceptiques de nombreux élus modérés.

«Les membres de notre groupe qui étaient opposés au départ le sont probablement toujours» a déclaré Charlie Dent, meneur du «Tuesday Group», qui rassemble une cinquantaine d'élus modérés de la Chambre.

La nouvelle mouture ne supprime pas les obligations de couverture prévues par Obamacare (par exemple, les soins maternité) mais autoriserait les États fédérés à demander une exemption.

«Elle ferait encore plus de mal que la première version et nous ramènerait aux temps où les compagnies d'assurance pouvaient refuser de vous couvrir au moment où vous en avez le plus besoin», a accusé Chuck Schumer, chef de file démocrate au Sénat.

Les chefs républicains, échaudés par l'humiliation du 24 mars, refusent en tout cas de se risquer à mettre aux voix une loi susceptible d'échouer. La minorité démocrate étant totalement opposée, il faut que la majorité fasse quasiment le plein en son sein.

La Maison-Blanche faisait pression en coulisses pour que le nouveau vote intervienne symboliquement avant le 100e jour au pouvoir de Donald Trump, samedi. Mais Paul Ryan ne semblait pas prêt à le faire, déclarant: «Nous nous lancerons lorsque nous aurons assez de voix».