La très conservatrice Ann Coulter a annoncé mercredi qu'elle annulait sa prestation prévue à l'université de Californie Berkeley, expliquant avoir perdu le soutien du groupe qui avait sponsorisé sa conférence.

«C'est un jour triste pour la liberté d'expression» a-t-elle déclaré au New York Times.

La polémiste très marquée à droite avait insisté sur le fait qu'elle viendrait coûte que coûte comme prévu jeudi à Berkeley, prestigieuse et très progressiste institution, malgré les avertissements de l'université qui s'est dit dans l'incapacité de lui fournir un lieu suffisamment sécurisé, en raison de menaces reçues.

Mardi, l'association conservatrice Young America's Foundation, qui avait organisé et financé sa venue, a annulé l'événement et l'association Berkeley College Republicans, qui avait invité Ann Coulter, a également fait état de réserves.

«Mme Coulter peut toujours choisir de parler d'une certaine façon sur le campus mais la Young America's Foundation ne mettra pas en jeu la sécurité de ses employés ou des étudiants», a déclaré le groupe dans un communiqué, accusant l'université de ne pas avoir fait le nécessaire pour sécuriser l'événement.

Les dirigeants de l'université ont insisté sur le fait qu'ils n'étaient pas en mesure d'assurer la sécurité pendant la visite de Mme Coulter, citant des menaces et les récentes manifestations violentes.

Berkeley «est une université, pas un champ de bataille», a insisté son chancelier Nicholas Dirks mercredi dans une lettre ouverte aux membres du campus, assurant que l'institution voulait tout faire pour favoriser l'exercice du premier amendement de la constitution américaine, qui garantit le droit à la liberté d'expression, mais sans sacrifier la sécurité du public et des organisateurs.

Berkeley avait proposé une autre date à Mme Coulter, quand moins de monde se trouverait sur le campus, mais elle a rejeté cette proposition.

La controverse autour de sa prestation a remis sur le devant de la scène l'histoire de la célèbre faculté, où est né le mouvement du Free Speech (liberté d'expression) dans les années 60.

En février, un discours planifié à l'université du provocateur d'extrême droite et ancien rédacteur du site internet Breitbart, Milo Yiannopoulos, avait déjà dû être annulé en raison de violentes manifestations.

Ces deux derniers mois, des violences ont aussi éclaté dans les rues de la ville universitaire pendant des événements au cours desquels se sont affrontés partisans et opposants du président républicain Donald Trump.