Un comité de supervision de la police de Los Angeles (LAPD) a approuvé mardi de nouvelles pratiques pour désamorcer les situations tendues avant de recourir à la force létale et, surtout, aux armes à feu.

Le LAPD et d'autres polices locales américaines sont régulièrement critiqués pour leur usage excessif de la force.

Une série d'incidents très médiatisés comme la mort de Michael Brown, un adolescent afro-américain sans armes tué par la police en 2014 à Ferguson (Missouri), ou celle d'Ezell Ford à Los Angeles, à la même période, avaient entraîné des manifestations parfois violentes à travers le pays.

Le préambule des nouvelles mesures stipule que les agents «doivent tenter de contrôler une situation en faisant usage du temps, de la distance, de la communication et des ressources disponibles dans le but de la désamorcer, quand ils peuvent le faire en sécurité et raisonnablement».

Le chef du LAPD Charlie Beck a apporté son soutien à cette évolution, négociée avec le syndicat Ligue de protection de la police de Los Angeles (LAPPL).

Ces directives vont entraîner des «changements dans notre recours à la force, nos pratiques et notre entraînement», a commenté M. Beck.

Pour le LAPPL, ce n'est qu'une officialisation de pratiques déjà en cours: «Préserver les vies innocentes et désamorcer les situations dangereuses a toujours été, et continuera d'être, une valeur primordiale des policiers de Los Angeles».

Des organisations de protection des droits civiques ont toutefois jugé que ces changements étaient insuffisants et manquaient de détails concernant les techniques préconisées, les facteurs et le contexte constituant un usage raisonnable de la force.

Sans ces détails, ce préambule «n'a aucune signification lors d'une réunion derrière portes closes pour évaluer nos meurtres», a dénoncé Pete White, de l'association Los Angeles Community Action Network.

D'après le Los Angeles Times, le comité du LAPD a estimé que le recours aux armes à feu était injustifié dans huit cas l'an dernier, un record en au moins dix ans.

Il a également relevé des erreurs tactiques dans 50% des 46 cas de tirs par des agents du LAPD étudiés l'an dernier (+32% sur un an).

L'organisation anti-violences policières Black Lives Matter, entre autres, estime que le LAPD n'en fait pas assez pour éviter les interactions létales. Ces nouvelles pratiques «ne vont pas changer les conditions sur le terrain», a estimé Jerry Dietrich, de l'association Stop LAPD Spying Coalition.