Donald Trump, à qui plusieurs élus américains avaient reproché de ne pas avoir consulté le Congrès avant de frapper la Syrie, a écrit samedi aux chefs des deux chambres pour les tenir informés et les avertir que de nouvelles actions étaient possibles.

«J'ai agi pour les intérêts vitaux de la sécurité nationale et de la politique étrangère des États-unis, conformément à mon autorité constitutionnelle pour conduire des opérations internationales en tant que commandant en chef», a écrit le président américain aux chefs de la Chambre des représentants et du Sénat.

«Les États-Unis mèneront des actions supplémentaires, si nécessaire et de manière appropriée, pour continuer à défendre leurs importants intérêts nationaux», a-t-il poursuivi.

Dans sa missive aux élus, le président américain détaille qu'il a ordonné cette frappe aux alentours de 20 h 40 heure de Washington jeudi soir, contre la base aérienne d'al-Chaayrate.

«Le renseignement américain indiquait que les forces militaires syriennes opérant sur cette base étaient responsables de l'attaque chimique contre des civils syriens dans la province d'Idleb le 4 avril», a-t-il noté.

«J'ai ordonné cette action pour dégrader l'aptitude de l'armée syrienne à mener d'autres attaques à l'arme chimique et dissuader le régime syrien d'utiliser ou de développer des armes chimiques», a-t-il poursuivi, estimant avoir oeuvré pour «améliorer la stabilité de la région» et éviter que la situation humanitaire ne se détériore davantage.

Les deux chambres sont aux mains de ses alliés républicains, mais certains élus avaient regretté le manque de communication de la Maison-Blanche avant de mener cette frappe.

Des parlementaires avaient notamment souligné que Donald Trump doit demander la permission au Congrès, ou en tout cas son avis, avant de faire la guerre à la Syrie.

Une majorité d'élus, démocrates comme républicains, avaient malgré tout apporté leur soutien à l'initiative du président américain.

«Je fournis ce rapport dans le cadre de mes efforts pour garder le Congrès pleinement informé», a encore souligné le milliardaire républicain.

Donald Trump a par ailleurs noté sur Twitter que les missiles américains avaient épargné les pistes de décollage de la base d'Al-Chaayrate car «elles sont en général faciles et peu chères à réparer».

Dans un tweet précédent, le président américain avait félicité les hommes et les femmes de l'armée américaine «pour avoir si bien représenté les États-Unis et le monde dans l'attaque en Syrie».

Les 59 missiles Tomahawk lancés par deux navires américains en Méditerranée ont fait d'importants dégâts matériels sur les bâtiments de la base et tué huit militaires, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).

Mais des critiques ont pointé l'inefficacité de ce bombardement, des avions syriens étant en mesure de redécoller de cette base dès vendredi pour mener de nouvelles frappes.