L'ancienne secrétaire d'État et candidate à la Maison-Blanche Hillary Clinton a critiqué vendredi le président républicain Donald Trump pour avoir proposé de réduire le budget de la diplomatie, glissant lors d'un discours quelques allusions à sa propre candidature malheureuse.

« Certains signaux envoyés sont très inquiétants », a déclaré Hillary Clinton, en apparente bonne forme, devant quelques centaines d'étudiants à l'Université Georgetown à Washington.

« Les propositions de réductions de cette administration dans la santé, le développement international et la diplomatie seraient [...] une grande erreur pour notre pays », a lancé celle qui dirigea la diplomatie des États-Unis de 2009 à 2013. Donald Trump veut couper le budget de 28 %, mais le Congrès aura le dernier mot.

La démocrate a par ailleurs affirmé que les réfugiés n'étaient « pas seulement le problème des autres ».

« J'appelle ce gouvernement à poursuivre son rôle de leadership pour promouvoir la paix dans le monde, car le monde continuera avec ou sans l'implication des États-Unis », a déclaré Mme Clinton.

« Dans le monde complexe et interconnecté qui est le nôtre, on ne peut pas se contenter de choisir un ou deux sujets », a-t-elle taclé. « Allons-nous nous mettre sur la touche, ou continuer à montrer la voie? »

Elle s'exprimait à l'occasion d'une remise de prix à son nom, récompensant quatre Colombiens ayant participé au récent accord de paix historique, dont trois femmes.

Elle a été accueillie par une ovation des étudiants, qui ont scandé : « Hillary ! Hillary ! »

Puis l'ex-candidate de 69 ans a effectué quelques clins d'oeil à sa campagne de 2016, lançant pince-sans-rire : « Et me voilà encore en train de rabâcher des faits ! ». Ou encore, reprenant une phrase raillée d'une conseillère de Donald Trump : « Ca, c'est la réalité alternative ».

Depuis sa défaite, Hillary Clinton n'a pas complètement disparu de la scène publique. On l'a vue savourer sa popularité dans les grands théâtres de Broadway, et elle a prononcé quelques discours, dernièrement mardi à San Francisco, à une convention de femmes d'affaires, Professional BusinessWomen of California.

« Il n'y a aucun autre endroit où je préférerais être - à part la Maison-Blanche », avait-elle plaisanté, avant de critiquer l'absence de femmes dans l'administration Trump.