L'avocat d'une citoyenne mexicaine condamnée à huit ans de prison pour fraude électorale au Texas estime que les propos de Donald Trump voulant qu'une fraude massive se soit déroulée en novembre ont pesé lourd dans son procès, comme «un gorille de 800 livres», dans le box du jury.

Rosa Maria Ortega, âgée de 37 ans, a été reconnue coupable de deux chefs d'accusation de vote illégal, cette semaine, pour avoir voté de façon illicite à cinq reprises entre 2005 et 2014.

Son avocat, Clark Birdsall, a indiqué vendredi que sa cliente était une résidante permanente arrivée aux États-Unis alors qu'elle n'était qu'un bébé. Elle a cru, par erreur, qu'elle avait le droit de se rendre aux urnes, a fait valoir Me Birdsall, ajoutant que celle-ci a voté républicain.

Mme Ortega a par ailleurs accordé son vote au procureur général du Texas, Ken Paxton, dont le bureau a lancé la poursuite contre elle, toujours selon Me Birdsall.

La sentence imposée est particulièrement forte - la fraude électorale, un délit rare, mène souvent à une peine probatoire. Ayant été reconnue coupable, Mme Ortega risque également d'être déportée une fois qu'elle aura purgé sa peine.

Si les procureurs du comté de Tarrant ont fait savoir qu'ils défendent les droits rattachés au vote, Me Birdsall croit que sa cliente aurait eu droit à un procès plus juste dans un endroit où les attitudes «pro-Trump» sont moins présentes.

M. Trump a obtenu 52 % des voix dans ce comté situé au nord du Texas.

Le nouveau président américain soutient que trois millions de personnes ont voté illégalement en 2016.

«C'était un gorille de 800 livres assis dans le box du jury, a dit Me Birdsall. J'aurais voulu dire : "Vous ne pouvais pas tenir cette femme responsable pour les trois millions de votes (illégaux) fictifs de Trump."»

Me Birdsall affirme que le bureau du procureur général du Texas avait accepté de faire preuve de clémence à l'endroit de Mme Ortega si elle témoignait devant les législateurs au sujet des votes illégaux. Cette entente a toutefois été mise de côté par la procureure de district Sharon Wilson, toujours selon l'avocat de la défense.

Une porte-parole de Me Wilson a reconnu l'existence de négociations entre les deux parties, mais n'a pas voulu divulguer de détails à ce sujet. Un porte-parole du procureur général n'a, de son côté, pas répondu à la demande d'entrevue de l'Associated Press envoyée par courriel.

Photo Tarrant County, Texas via AP

Rosa Maria Ortega