Le président américain Donald Trump a redit vendredi qu'il laisserait son secrétaire à la Défense James Mattis décider s'il faut réinstaurer la torture aux États-Unis.

M. Mattis «a déclaré publiquement qu'il n'était pas spécialement en faveur de la torture ou de la simulation de noyade ou, appelez ça comme vous voulez, des pratiques d'interrogatoire poussées (...), qui serait le terme que beaucoup de gens aimeraient utiliser», a déclaré M. Trump lors d'une conférence de presse commune avec la première ministre britannique Theresa May.

«Je ne suis pas nécessairement d'accord, mais je voudrais dire qu'il (M. Mattis) aura le dernier mot, car je lui ai donné ce pouvoir», a ajouté le 45e président américain.

La dirigeante britannique avait réaffirmé jeudi à des journalistes qu'elle condamnait ces pratiques.

«Nous condamnons la torture et mon point de vue sur ce sujet ne changera pas, que ce soit devant vous ou devant le président» américain, avait dit Mme May, premier dirigeant étranger à être reçue par M. Trump à la Maison-Blanche.

La simulation de noyade, méthode largement considérée comme de la torture, a été pratiquée par la CIA dans ses prisons secrètes contre les suspects de terrorisme pendant la présidence de George W. Bush (2001-2009).

Elle a été interdite par le président Barack Obama, mais Donald Trump s'est déclaré pendant la campagne favorable à son rétablissement.

Sur la chaîne de télévision ABC mercredi, M. Trump s'est dit convaincu de son efficacité.

«Quand l'État islamique fait des choses que personne n'a faites depuis le moyen-âge, est-ce que je peux m'opposer à la simulation de noyade? Il faut combattre le feu par le feu», avait affirmé le président sur ABC.

Mais il avait ajouté qu'il s'en remettait au chef de la CIA Mike «Pompeo et à (James) Mattis et à mon équipe» pour la décision finale.

L'ex-général James Mattis n'est pas favorable à ces pratiques d'interrogatoire, croyant davantage en la mise en confiance des prisonniers pour obtenir des informations.

Mike Pompeo s'est jusqu'à maintenant gardé de prendre position, même s'il a défendu bec et ongles la CIA sur ces pratiques quand il était sénateur et membre de la commission du Renseignement.