Le président des États-Unis Donald Trump a accepté la démission de hauts diplomates du département d'État qui servaient sous l'administration de Barack Obama, avant même qu'une nouvelle équipe ne prenne les rênes de la diplomatie américaine.

«Comme c'est la norme pour chaque transition, l'administration sortante, en coordination avec celle qui arrive, a demandé à tous les responsables à des postes politiques de présenter leurs lettres de démission», a rappelé le porte-parole du département d'État Mark Toner.

Le département américain des Affaires étrangères est une gigantesque administration de 70 000 employés - diplomates de carrière, fonctionnaires, contractuels - où ceux qui occupent les postes les plus élevés dans la hiérarchie sont en général des «politiques» nommés par le président et confirmés par le Sénat.

Depuis que le secrétaire d'État John Kerry a quitté son poste le 20 janvier, il n'a pas été encore remplacé car son successeur nommé par Donald Trump, l'ex-PDG d'ExxonMobil Rex Tillerson, n'a pas été confirmé par le Sénat.

Le numéro 3 du département d'État, son directeur politique Thomas Shannon, assure l'intérim.

En revanche, plusieurs secrétaires d'État adjoints et directeurs qui travaillaient avec John Kerry sont déjà partis.

Parmi ces diplomates «politiques», le plus connu est le sous-secrétaire d'État Patrick Kennedy, sorte de super directeur des ressources humaines, du budget et de la sécurité. Ce diplomate de carrière depuis plus de 40 ans occupe à ce poste depuis 2007 sous les administrations de George W. Bush et de Barack Obama.

Des responsables américains ont confirmé jeudi à l'AFP que M. Kennedy et trois autres secrétaires d'État adjoints seraient tous partis à la fin de la semaine.

Ces responsables ont cependant nié qu'il s'agisse d'une purge à l'arrivée de l'administration Trump. Les remaniements au département d'État sont monnaie courante à chaque changement d'administration, selon eux.

«Parmi les responsables dont les démissions ont été acceptées, certains continueront sur d'autres postes aux Affaires étrangères. D'autres prendront leur retraite par choix», a expliqué Mark Toner, soulignant qu'«aucun responsable n'accepte un poste politique en pensant qu'il durera indéfiniment».

M. Kennedy était cependant dans le collimateur des républicains pour ses manquements supposés à la sécurité du consulat de Benghazi en Libye, en septembre 2012, où l'ambassadeur américain John Christopher Stevens avait été tué dans une attaque jihadiste.

En octobre dernier, en fin de campagne présidentielle, le camp du candidat Trump avait aussi réclamé le départ de M. Kennedy.