La tension est encore montée d'un cran jeudi entre le président mexicain et son homologue américain Donald Trump avec l'annulation de la visite Peña Nieto à Washington en pleine discorde sur le mur à la frontière et le traité ALENA.

«Ce matin j'ai informé la Maison-Blanche que je n'assisterai pas à la réunion de travail programmé mardi prochain avec @Potus», a écrit Peña Nieto dans un message sur Twitter.

Une réponse au tweet cinglant du président Trump à cinq jours d'une rencontre prévue entre les deux dirigeants à la Maison-Blanche: «Si le Mexique n'est pas prêt à payer le mur, qui est vraiment nécessaire, ce serait mieux d'annuler la rencontre à venir».

Donald Trump a signé mercredi un décret donnant le coup d'envoi, largement symbolique à ce stade, à ce projet de construction d'un mur le long de l'immense frontière entre les États-Unis et le Mexique, sa promesse de campagne la plus emblématique.

Peña Nieto avait condamné la veille la décision des États-Unis de continuer la construction du mur qui, depuis des années, «au lieu de nous unir, nous divise».

«Nous chercherons une autre date pour organiser quelque chose à l'avenir. Nous allons maintenir les lignes de communication ouvertes» a tempéré le porte-parole de la Maison-Blanche, Sean Spicer, après l'annonce de l'annulation.

«Le Mexique réitère sa volonté de travailler avec les États-Unis pour parvenir à des accords bénéfiques pour les deux nations» a de son côté écrit le président mexicain dans un autre message sur Twitter.

Car les deux pays doivent également discuter du traité de libre-échange ALENA signé entre les États-Unis, le Mexique et le Canada. Un sujet également au coeur des tensions entre Washington et Mexico depuis que Trump a menacé la semaine dernière de quitter s'il n'obtenait pas un «accord équitable».

Concernant l'immigration que Donald Trump a promis de combattre, le président américain a déjà signé un autre décret mercredi pour appliquer plus sévèrement la législation. Il prévoit de réduire les financements fédéraux de Washington pour les quelque 200 «villes sanctuaires» aux États-Unis qui accueillent depuis des décennies des immigrés clandestins.

Donald Trump, qui  a invoqué le «terrorisme» dans un monde devenu un «foutoir complet», pourrait aussi signer un autre décret, cette fin de semaine, qui bloquerait pendant un mois l'arrivée en Amérique de ressortissants de sept pays musulmans: Irak, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Syrie et Yémen.

«Vous êtes les bienvenus à Chicago»

Ce projet de décret présidentiel, que le quotidien Washington Post a publié mercredi, est intitulé «Protéger la nation d'attaques terroristes par des étrangers» et prévoit également l'arrêt complet pendant quatre mois du programme américain d'admission de réfugiés de pays en guerre.

Les Syriens, qui ont fui par millions le conflit dans leur pays, et dont seulement 10 000 ont été acceptés aux États-Unis en 2016, seraient, eux, définitivement interdits d'entrer.

L'administration de Barack Obama s'était donnée l'objectif de plus de 100 000 réfugiés acceptés cette année. L'administration Trump en viserait dorénavant seulement 50 000, toutes nationalités confondues.

Le président s'est attiré les foudres des maires démocrates de Los Angeles, New York ou Chicago. Ce dernier, Rahm Emanuel, ancien secrétaire général de la Maison-Blanche sous Barack Obama, a lancé: «Que vous soyez de Pologne, du Pakistan, de l'Inde, d'Irlande, d'Israël, du Mexique ou de Moldavie, vous êtes les bienvenus à Chicago».

«Un monde en colère»

Élu sur des slogans de campagne isolationnistes et de lutte contre le «terrorisme islamique radical», le nouvel occupant de la Maison-Blanche a défendu ces mesures, affirmant mercredi soir sur ABC qu'il fallait agir dans «un monde en colère».

«Ce n'est pas une interdiction contre les musulmans, mais cela concerne des pays qui ont beaucoup de terrorisme», a affirmé le milliardaire.

En attendant, Donald Trump a soulevé la colère des groupes de défense des droits de l'homme.

«Tourner le dos à des réfugiés vulnérables ne va pas protéger les États-Unis», a condamné l'ancien patron du centre national du contre-terrorisme, Michael Olsen, aujourd'hui membre de l'association Human Rights First. Au contraire, «cela va nourrir le récit mensonger de (l'organisation djihadiste) État islamique pour qui nous sommes en guerre contre les musulmans et non contre les groupes terroristes», a-t-il tonné.

«Vous êtes les bienvenus à Chicago»



Donald Trump a par ailleurs signé un autre décret mercredi pour appliquer plus sévèrement la législation sur l'immigration. Il prévoit de réduire les financements fédéraux de Washington pour les quelque 200 «villes sanctuaires» aux États-Unis qui accueillent depuis des décennies des immigrés clandestins.

Le président s'est attiré les foudres des maires démocrates de Los Angeles, New York ou Chicago. Ce dernier, Rahm Emanuel, ancien secrétaire général de la Maison Blanche sous Barack Obama, a lancé: «Que vous soyez de Pologne, du Pakistan, de l'Inde, d'Irlande, d'Israël, du Mexique ou de Moldavie, vous êtes les bienvenus à Chicago».

Après le lancement du projet de mur, dont le financement et le calendrier posent encore d'innombrables questions, Donald Trump pourrait signer un autre décret, cette fin de semaine, qui bloquerait pendant un mois l'arrivée en Amérique de ressortissants de sept pays musulmans: Irak, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Syrie et Yémen.

Ce projet de décret présidentiel, que le quotidien Washington Post a publié mercredi, est intitulé «Protéger la nation d'attaques terroristes par des étrangers» et prévoit également l'arrêt complet pendant quatre mois du programme américain d'admission de réfugiés de pays en guerre.

Les Syriens, qui ont fui par millions le conflit dans leur pays, et dont seulement 10 000 ont été acceptés aux États-Unis en 2016, seraient, eux, définitivement interdits d'entrer.

Le nouveau président américain, élu sur des slogans de campagne isolationnistes et de lutte contre le «terrorisme islamique radical», veut diviser par deux le nombre de réfugiés accueillis en 2017, selon ce projet de décret.

L'administration de Barack Obama s'était donnée l'objectif de plus de 100 000 réfugiés acceptés cette année. L'administration Trump en viserait dorénavant seulement 50 000, toutes nationalités confondues.

«Un monde en colère»



Le nouvel occupant de la Maison Blanche a défendu ces mesures, affirmant mercredi soir sur ABC qu'il fallait agir dans «un monde en colère».

«Ce n'est pas une interdiction contre les musulmans mais cela concerne des pays qui ont beaucoup de terrorisme», a affirmé le milliardaire.

Avant même que le décret ne soit officiellement signé, il a été dénoncé par des groupes de défense des droits de l'homme.

«Tourner le dos à des réfugiés vulnérables ne va pas protéger les États-Unis», a condamné l'ancien patron du centre national du contre-terrorisme, Michael Olsen, aujourd'hui membre de l'association Human Rights First. Au contraire, «cela va nourrir le récit mensonger de [l'organisation jihadiste] État islamique pour qui nous sommes en guerre contre les musulmans et non contre les groupes terroristes», a-t-il tonné.

Aux yeux aussi de l'ancien ambassadeur américain en Irak et en Syrie, Ryan Crocker, «interdire l'admission de réfugiés syriens va à l'encontre des valeurs de l'Amérique et sape son leadership».

Mais le président Obama ne s'était pas montré particulièrement généreux envers ceux qui fuient la guerre en Syrie, Washington n'ayant accueilli que 18 000 Syriens depuis 2011.

-Avec Associated Press