Donald Trump a défendu hier la composition de sa future équipe gouvernementale, après la nomination de deux conservateurs idéologiques à l'Environnement et au Travail, critiqués par les écologistes et les syndicats.

« Nous sommes en train de monter l'un des meilleurs cabinets de l'histoire de notre pays », a déclaré le 45e président désigné lors d'un rassemblement à Des Moines, dans l'Iowa, troisième étape de sa tournée de remerciement dans le pays, un mois exactement après sa victoire contre Hillary Clinton.

Le prochain chef désigné de l'Agence américaine de protection de l'environnement (EPA), le républicain Scott Pruitt, est le ministre de la Justice de l'Oklahoma et un héros des conservateurs pour son combat contre les réglementations environnementales imposées par l'agence qu'il va maintenant diriger.

Allié indéfectible du secteur des énergies fossiles, Scott Pruitt a mené une bataille judiciaire au nom de l'Oklahoma et avec d'autres États fédérés contre l'administration de Barack Obama pour faire annuler des réglementations visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre des centrales électriques au charbon. L'affaire devrait atterrir à la Cour suprême.

« Nous allons mettre fin à l'intrusion de l'EPA dans vos vies », a lancé Donald Trump, hier, lors de son rassemblement d'un peu plus de trois quarts d'heure, promettant un air et de l'eau propres, tout en rejetant l'héritage de Barack Obama dans la lutte contre les changements climatiques.

« Les réglementations seront réduites à une fraction de ce qu'elles sont aujourd'hui, et l'environnement sera mieux protégé. »

Mais les associations de défense de l'environnement étaient abattues par la nomination d'un tel adversaire.

M. Pruitt s'est engagé à « défaire les régulations fédérales et tout ce que l'administration Obama a accompli sur le front [de la lutte contre] les changements climatiques », a déploré hier Michael Burger, directeur du Sabin Center sur le climat à l'Université Columbia.

Outre M. Pruitt, les écologistes craignent aussi l'entrée au cabinet de M. Trump du PDG du géant pétrolier ExxonMobil, Rex Tillerson.

Un patron au travail

Donald Trump a également choisi hier Andrew Puzder, 66 ans, comme ministre du Travail. Cette nomination devra, comme celle de M. Pruitt, être confirmée par le Sénat, dominé par les républicains.

Patron millionnaire du groupe de fast-food CKE Restaurants, qui détient notamment les chaînes Carl's Jr. et Hardee's, Andrew Puzder a pris publiquement position contre toute hausse du salaire minimum et pour l'automatisation afin de réduire les coûts salariaux.

« Puzder a démontré qu'il ne soutient pas les travailleurs », a accusé la présidente de l'Union internationale des employés de services (SEIU), Mary Kay Henry.

Défier la Chine

En assemblée hier, Donald Trump a repris un ton de défi contre la Chine, qualifiant le pays de « non-économie de marché » et l'accusant de n'avoir « pas respecté la règle du jeu ». « Nous aurons un respect mutuel, la Chine en profitera, et nous aussi », a promis Donald Trump. Répétant une phrase emblématique de sa campagne, il a ajouté : « Nous ne serons plus le peuple stupide. »

Celebrity Apprentice

On a également appris hier que le président républicain resterait le producteur exécutif de l'émission de télévision diffusée sur NBC Celebrity Apprentice, dont il avait dû abandonner la présentation en 2015 sous l'effet polémique de ses déclarations sur les Mexicains. La nouvelle saison de l'émission sera diffusée à partir de janvier, présentée par Arnold Schwarzenegger.