Un mois exactement après sa défaite à l'élection présidentielle contre Donald Trump, Hillary Clinton s'en est vivement pris aux fausses informations et rumeurs inventées qui fleurissent sur internet.

L'ancienne candidate démocrate s'est rendue au Congrès pour une cérémonie en hommage à un sénateur sur le départ, Harry Reid. C'est seulement sa deuxième apparition en public depuis son discours de défaite le 9 novembre -si l'on ne compte pas les multiples fois où elle s'est fait prendre en photo par des badauds au détour de ses promenades dans les bois près de chez elle à Chappaqua.

«Ce n'est pas exactement le discours au Capitole que j'espérais donner après l'élection», a-t-elle d'emblée plaisanté, en référence au discours d'investiture que chaque président américain prononce non loin sur un balcon du Capitole.

«Mais après quelques semaines à faire des selfies dans les bois, je pensais que ce serait une bonne idée de sortir», a-t-elle dit dans un grand sourire, longuement applaudie par les parlementaires présents.

Hillary Clinton n'a pas directement commenté sa défaite dans son allocution, mais elle n'a pu s'empêcher d'évoquer ce qu'elle a appelé «l'épidémie de fausses nouvelles et de fausse propagande qui ont inondé les réseaux sociaux depuis un an».

«Il est désormais évident que les fausses informations peuvent avoir des conséquences dans le monde réel», a expliqué Hillary Clinton. «Des vies sont menacées, la vie de gens ordinaires qui ne font que leur travail».

Il s'agissait d'une allusion apparente à l'irruption d'un homme armé dans une pizzeria de Washington dimanche dernier.

Edgar Maddison Welch, 28 ans, a tiré plusieurs coups de feu sans faire de victime à l'intérieur du restaurant Comet Ping Pong, alors qu'il était venu pour rechercher des tunnels imaginaires où les restaurateurs entretiendraient un réseau pédophile, une rumeur folle connue sous le nom de «Pizzagate» et propagée sans aucun fondement par des supporteurs de Donald Trump, le patron du restaurant ayant eu des contacts avec l'entourage d'Hillary Clinton.

«Nous devons faire face à ce danger rapidement», a lancé Hillary Clinton, en mettant son poids derrière un projet de législation pour lutter contre «la propagande étrangère», et en appelant la Silicon Valley à intensifier sa collaboration.

Mais la candidate faisait-elle aussi allusion à sa propre défaite, sa candidature ayant dû lutter contre un grand nombre de fausses informations sur internet ?

Elle n'a pas répondu en quittant l'événement, assaillie par ailleurs par des dizaines de stagiaires et collaborateurs du Congrès.

«Merci, merci», a-t-elle répété. «Je prends beaucoup de selfies, ça c'est sûr», a-t-elle dit à un homme qu'elle a reconnu.