Donald Trump s'est choisi mercredi pour ambassadeur à Pékin le gouverneur de l'Iowa Terry Brandstad, un «vieil ami de la Chine» qui devrait rassurer ce pays, cible de multiples attaques du futur président américain, en attendant la nomination du secrétaire d'État.

Parallèlement à ces nominations, le milliardaire s'efforce de concrétiser sa promesse de rapatrier des milliers d'emplois partis dans des pays où la main d'oeuvre est bon marché. Il a ainsi évoqué mercredi une discussion avec Apple pour construire une «très grande usine» aux États-Unis.

Depuis des mois, Donald Trump s'en prend régulièrement à la Chine, l'accusant notamment de concurrence déloyale dans le domaine commercial. Il a aussi rompu la semaine dernière avec 40 ans de tradition diplomatique en parlant au téléphone avec la présidente de Taïwan. Les États-Unis, pour ne pas froisser Pékin, n'entretiennent aucune relation diplomatique avec l'île.

La diplomatie chinoise a salué M. Branstad, 70 ans, comme un «vieil ami», espérant qu'il contribuerait «au développement des relations bilatérales».

Soutien de Trump de la première heure, Terry Brandstad connaît effectivement le président chinois Xi Jinping depuis des années: les deux hommes se sont rencontrés lors d'un précédent mandat de M. Branstad comme gouverneur de l'Iowa, en 1985, lors d'une visite dans cet État du Midwest de M. Xi, à l'époque simple responsable provincial chinois.

Investir aux États-Unis 

Redevenu gouverneur en 2011, M. Branstad s'est depuis rendu plusieurs fois en Chine. Il a organisé en 2012 un dîner dans l'Iowa pour M. Xi, peu avant que ce dernier devienne président.

Parmi les missions de l'ambassadeur: aider M. Trump à tenir ses promesses sur l'emploi en poussant les industriels chinois à investir aux États-Unis.

Le géant japonais des télécommunications SoftBank a déjà promis mardi d'investir pas moins de 50 milliards de dollars aux États-Unis. Mercredi, le géant chinois de la sous-traitance électronique FoxConn, qui assemble notamment les smartphones d'Apple, a confirmé mener, avec des responsables américains, «des discussions préliminaires» sur un investissement qui «représenterait une expansion de nos activités américaines».

Donald Trump espère aussi rapatrier une partie de la production d'Apple aux États-Unis. Interviewé par le magazine Time qui l'a couronné mercredi «personnalité de l'année» 2016 - un «très, très grand honneur» -, le magnat de l'immobilier a assuré en avoir parlé à Tim Cook, le patron de la firme californienne, en lui disant: «C'est mon ambition de voir Apple construire une grande usine» aux États-Unis, «la plus grande et la meilleure». 

Trump «aime» Obama 

Il a souligné «aimer vraiment» Barack Obama et avoir même discuté avec lui de certaines nominations. «Je prends ses recommandations très au sérieux», a-t-il assuré.

La nomination de M. Branstad s'ajoute à la douzaine de personnes déjà désignées pour l'administration Trump, même si on ignore encore qui prendra l'influent poste de chef de la diplomatie. La nomination, a-t-il assuré, devrait intervenir «la semaine prochaine».

Parmi les multiples noms cités, l'un des derniers en date est celui du président du géant pétrolier ExxonMobil, Rex Tillerson.

Donald Trump l'a qualifié mercredi d'«homme formidable», qui a «bâti au fil des ans une société fabuleuse avec un grand style». Même s'il a ajouté que le candidat républicain à la présidentielle de 2012, Mitt Romney, restait dans la course.

Le 45e président américain a par ailleurs nommé mercredi Linda McMahon, femme d'affaires et ancienne dirigeante de la fédération de catch (1994-2010), au sein de son cabinet pour gérer l'équivalent des petites et moyennes entreprises américaines (Small Business Administration).

«Linda va être une leader phénoménale et une championne pour les petites entreprises, (elle) va désinhiber l'esprit entrepreneurial dans tout le pays», a-t-il expliqué.

Les médias américains ont aussi annoncé la nomination à la tête du ministère de la Sécurité intérieure du général à la retraite John Kelly, dont un fils militaire fut tué en Afghanistan.

Si sa nomination se confirme, il sera le troisième ex-général du gouvernement, avec pour responsabilités le contrôle des frontières et du «mur» que Donald Trump veut ériger à la frontière du Mexique, ainsi que l'immigration clandestine, qu'il veut réduire drastiquement.

Vente d'actions 

Si l'officialisation de cette nomination «relève de la décision du président élu», la proche conseillère de Donald Trump, Kellyanne Conway, a assuré mercredi que «le général Kelly est qualifié» pour le poste.

Un mois après son élection, le milliardaire élu sur un programme populiste, aux sorties imprévisibles, continue à susciter d'énormes craintes.

Mardi, il dénonçait subitement le coût du nouvel avion présidentiel Air Force One sur lequel travaille le géant aéronautique américain Boeing, menaçant d'annuler le contrat.

Mercredi, le géant aéronautique a dit s'être «engagé à travailler pour réduire les coûts».

Critiqué pour les nombreux conflits d'intérêt que ses affaires pourraient occasionner, Donald Trump a aussi confirmé avoir vendu en juin toutes les actions qu'il possédait.

Ce qui ne règle pas totalement la question de possibles interférences avec son empire immobilier international.