Le gérant du « Vaisseau fantôme », un bâtiment d'Oakland abritant un collectif d'artistes, s'est expliqué mardi après l'incendie qui a ravagé l'immeuble et coûté la vie à 36 personnes, mettant en avant les prix exorbitants des logements sur la côte ouest-américaine.

« Nous faisions de la musique, de l'art. C'est devenu notre maison. À la base nous n'y vivions pas, c'était parti d'un rêve, de l'idée qu'un lieu puisse accueillir tout le monde », a déclaré sur NBC Derick Ion Almena, au sujet de l'ancien entrepôt qui a été détruit par les flammes pendant une fête dans la nuit de vendredi à samedi, sans que l'on ne connaisse pour l'heure les causes de l'incendie.

Dès samedi, les autorités municipales avaient indiqué que ce lieu rempli d'instruments de musique, de lampadaires anciens et d'autres objets de récupération n'était sans doute pas aux normes.

Derik Almena, faisant valoir qu'il vivait avec ses trois enfants dans le « Ghostship » (Vaisseau fantôme), a affirmé qu'il avait « signé un bail, pour un bâtiment qui répondait prétendument aux standards municipaux ».

L'immeuble dont les ruines ont été fouillées à 85 %, selon les secours, avait pour vocation d'accueillir ceux « qui ne peuvent pas payer de loyer parce que leur rêve est plus grand que leur portefeuille », a défendu M. Almena.

Son ami Pete Veilleux a lui aussi évoqué sur CNN « la nécessité de répondre au problème sous-jacent du manque de logements sûrs et abordables » dans les environs d'Oakland.

La ville de 420 000 habitants est située de l'autre côté de la baie de San Francisco et traîne une réputation d'insécurité. Mais l'explosion des loyers dans la région, à cause du boom des entreprises technologiques, a poussé des populations de plus en plus aisées à venir s'y installer, les loyers y étant plus abordables qu'à San Francisco.

L'incendie du « Vaisseau fantôme » est d'ores et déjà l'un des plus meurtriers de ces 20 dernières années aux États-Unis, mais Robert Lipp, un responsable des pompiers d'Oakland, a estimé que le bilan « ne devrait pas s'aggraver » compte tenu de l'avancée des recherches.

Les opérations vont se poursuivre durant la journée, avec pour ultime difficulté le déblayage d'« un angle (du bâtiment) qui demeure instable », a-t-il poursuivi.

Pour l'heure, 35 des 36 victimes ont été identifiées. Il s'agit pour la plupart de jeunes adultes, âgés de 20 à 35 ans, l'une n'ayant que 17 ans.

photo Associated Press

Derick Ion Almena