Le magazine Rolling Stone et l'une de ses journalistes ont été reconnus coupables vendredi d'avoir accusé à tort l'université de Virginie d'avoir couvert un viol collectif, qui s'est révélé être imaginaire.

En novembre 2014, le magazine américain avait publié un article titré A Rape on Campus (Un viol sur le campus), qui évoquait l'histoire d'une jeune étudiante affirmant avoir été victime d'un viol collectif dans les locaux d'une confrérie étudiante.

L'auteure de l'article, Sabrina Rubin Erdely, rapportait que l'étudiante avait contacté les responsables de l'université mais qu'elles n'avaient pas donné suite à ses accusations. Elle mettait notamment en cause nommément la doyenne adjointe des étudiants, Nicole Eramo.

Après la publication de l'article, une enquête interne à l'université et une enquête de police n'ont permis de recueillir aucun élément susceptible de corroborer les accusations.

Des recoupements opérés par la suite sur le témoignage de la jeune femme ont mis en évidence de nombreuses incohérences.

En avril 2015, Rolling Stone s'est officiellement rétracté.

Le magazine et l'auteure de l'article ont été assignés en justice pour diffamation par Nicole Eramo.

Vendredi, un jury réuni par un tribunal fédéral du district ouest de Virginie a conclu à la culpabilité des deux parties mises en cause, ainsi qu'au caractère intentionnel pour la plupart des passages incriminés, selon le jugement consulté par l'AFP.

Ils vont maintenant déterminer, à partir de lundi, le montant des dommages et intérêts que les coupables devront verser à Nicole Eramo, qui réclame 7,5 millions de dollars.