Un morceau du mur de Berlin, des bottes de cow-boy en peau d'autruche, des bijoux sertis de diamants: c'est un peu de la nostalgie des années Reagan qui s'est arrachée aux enchères jeudi à New York, pour quelque 5,7 millions de dollars US.

La maison Christie's avait initialement estimé à un peu plus de 2 millions le montant total de la vente. Mais les lots vendus - plus de 700 venant du ranch de Bel Air, en Californie, où Nancy et Ronald Reagan s'étaient retirés après huit ans à la Maison-Blanche (1980-88) - ont tous été adjugés pour des sommes supérieures aux estimations catalogue, a-t-elle indiqué jeudi soir.

Alors que les Américains se déchirent à l'approche de la présidentielle du 8 novembre, les années Reagan, malgré les violentes critiques qu'avaient suscitées à l'époque sa politique des «Reaganomics» ou les scandales de l'«Irangate», ont le goût de la  grandeur perdue, une période où les États-Unis étaient encore sûrs de leur puissance.

Celui qui fut le 40e président des États-Unis après avoir été un acteur de série B est décédé en 2004, 12 ans avant Nancy, morte en mars dernier à 94 ans.

Les bottes de cowboy ornées du médaillon des États-Unis, un cadeau de l'acteur Rex Allen faites de peau d'autruche et de grenouille que le président n'avait jamais portée, sont parties pour quelque 199 500 dollars US, alors que la fourchette haute du catalogue les évaluait à 20 000 dollars US.

Un chronomètre marin de chez Tiffany, offert par Frank Sinatra et sa femme Barbara au président le jour de son investiture, monté dans une boîte portant l'inscription bienveillante «Bonjour, M. le président», a atteint les 106 250 dollars US, alors que l'estimation ne dépassait pas 10 000.

Le montant le plus élevé a été atteint par une bague signée Bulgari aux couleurs des États-Unis, sertie de pierres précieuses (diamant, saphir, rubis), adjugée 319 500 dollars US.

Reagan restera aussi celui qui aura contribué à la chute du mur de Berlin: dans un discours célèbre Porte de Brandebourg, en juin 1987, il tança son homologue soviétique: «M. Gorbatchev, ouvrez cette porte, M. Gorbatchev, abattez ce mur».

Le mur devait tomber deux ans plus tard, après que Reagan eut quitté la présidence, mais il en garda chez lui un morceau de neuf kilos, signé de sa main. Il s'est vendu jeudi pour 277 500 dollars US.