Les sénateurs démocrates ont empêché mardi pour la troisième fois l'adoption d'une loi prévoyant 1,1 milliard de dollars pour lutter contre le virus Zika, car les républicains avaient inséré des mesures supprimant notamment le financement du Planned Parenthood.

Après sept semaines de pause estivale, les sénateurs ont retrouvé la mesure qu'ils avaient examinée en dernier avant la fin de leur session.

Les démocrates ont à l'unanimité voté pour interrompre le processus d'examen du texte, dénonçant l'ajout de dispositions qui auraient bloqué le financement du réseau de planification familiale Planned Parenthood et également permis que le drapeau confédéré - devenu symbole ségrégationniste - puisse flotter dans des cimetières militaires.

Il fallait 60 voix pour que le texte passe dans le Sénat contrôlé par les républicains. Il a échoué avec 52 votes en faveur, et 46 contre.

Le sénateur démocrate Charles Schumer a accusé les républicains d'avoir piégé le projet de loi avec «une pilule empoisonnée pour satisfaire la droite conservatrice».

«Plutôt que de continuer à travailler avec les démocrates, les républicains ont décidé d'apaiser un groupe si extrême qu'il ne voulait même pas depuis le départ le financement du Zika», a-t-il déploré dans un communiqué.

De son côté, le chef de la majorité sénatoriale Mitch McConnell a accusé les démocrates de partialité.

«C'est difficile d'expliquer pourquoi, malgré leurs propres appels pour un financement, les sénateurs démocrates ont décidé de bloquer une loi qui aurait protégé du Zika les femmes enceintes et les bébés», avait-il déclaré dans l'assemblée, avant de soumettre la mesure au vote des sénateurs.

Le financement pour combattre l'épidémie de Zika devrait désormais faire partie d'un texte de consensus bipartite dans le courant du mois.

Le président américain Barack Obama avait réclamé samedi au Congrès des fonds supplémentaires pour lutter contre le virus Zika, sans lesquels davantage d'Américains seront selon lui «en danger».

Début juillet déjà, il avait exhorté le Congrès à débloquer les fonds nécessaires pour la recherche contre le virus qui se transmet principalement par les moustiques et peut causer notamment de graves malformations congénitales.

«L'heure n'est pas aux jeux politiques», avait-il alors déclaré, évoquant la demande de financement formulée début février par la Maison-Blanche.

Faute de financement ad hoc, l'administration a puisé dans des fonds affectés à d'autres maladies comme Ebola et le cancer pour lutter contre Zika.

«Ce n'est pas une solution durable», a estimé samedi le président.

Le territoire américain de Porto Rico est frappé de plein fouet par Zika avec 14 000 cas d'infections locales.

Au 3 septembre, la Floride avait recensé 49 cas de transmission locale, et 656 cas de contaminations à l'étranger.

Les États-Unis ont identifié en tout 2600 cas de Zika liés à des voyages à l'étranger.