La militante ultraconservatrice Phyllis Schlafly, qui avait contribué à la défaite du mouvement prônant l'égalité des droits entre les sexes dans la Constitution américaine (E.R.A.), est décédée à l'âge de 92 ans, lundi.

Le Forum Eagle, un mouvement de droite qu'elle avait fondé, a annoncé le décès de Mme Schlafly. Son fils John Schlafly a indiqué qu'elle était morte des suites d'un cancer à son domicile de St. Louis.

Mme Schlafly avait attiré l'attention des médias américains en 1964 lorsqu'elle avait publié à compte d'auteur A Choice Not an Echo (Un choix, pas un écho) qui devient un manifeste de la droite extrême américaine. Le livre, qui s'est vendu à trois millions d'exemplaires, a contribué à la victoire du sénateur de l'Arizona, Barry Goldwater, lors des primaires du Parti républicain en 1964

M. Goldwater devait, par la suite, subir une écrasante défaite contre le président sortant Lyndon B. Johnson, n'obtenant que 38,5 pour cent du suffrage populaire.

Elle a ensuite grandement contribué à défaire un amendement constitutionnel qui aurait interdit la discrimination des genres, revigorant du même coup la droite du Parti républicain.

Elle a rédigé une chronique a été publiée par plusieurs dizaines de journaux et demeurait politiquement active malgré son grand âge. Elle a assisté à tous les congrès nationaux du parti depuis 1952.

En 2007, Mme Schlafly a déclaré à l'Associated Press que sa plus grande fierté demeurait la fondation du Forum Eagle en 1972. Le groupe ultraconservateur a des sections dans plusieurs États et affirme compter 80 000 membres.

«J'ai littéralement enseigné à des millions de gens comment participer dans un gouvernement autonome, a-t-elle déjà dit. J'ai fondé une magnifique organisation de bénévoles, surtout des femmes, mais des hommes aussi, qui passent leur temps à faire voter les bonnes lois et à élire les bons politiciens.»

Le Forum Eagle est un mouvement qui milite pour un impôt bas, une défense forte et l'éducation en une seule langue, l'anglais. Il dit s'opposer à toutes politiques prônées par les «féministes radicales» ou qui empiètent sur la souveraineté américaine. Son site internet accuse le E.R.A. d'avoir «un programme caché pour des avortements payés par les contribuables et pour le mariage entre partenaires du même sexe».