Les États-Unis ont fini par confirmer mardi qu'ils avaient bien été saisis d'une demande «formelle» par la Turquie d'extradition de l'ex-imam Fethullah Gülen, mais en précisant que cette requête n'était pas liée au coup d'Etat avorté de la mi-juillet.

«Nous pouvons confirmer dorénavant que la Turquie a demandé l'extradition de M. Gülen. Mais je ne qualifierais pas cette requête comme étant liée à la tentative de coup d'État. En fait, elle n'est pas liée à la tentative de coup d'État», a déclaré le porte-parole du département d'État Mark Toner en lisant ses éléments de langage lors de son point de presse.

«Nous avons reçu une demande formelle d'extradition mais qui ne se rapporte pas à la tentative de coup d'État», a insisté le responsable américain, sans donner aucune explication sur le contenu du recours diplomatique et juridique d'Ankara.

Cela fait des semaines que la Turquie affirmait avoir déposé une demande d'extradition contre M. Gülen, réfugié depuis 1999 aux États-Unis et qu'elle accuse d'être derrière le putsch raté du 15 juillet. Washington semblait depuis traîner des pieds face à la pression d'Ankara, affirmant ne pas avoir reçu de demande «formelle» et attendant des «preuves» de l'éventuelle responsabilité du prédicateur musulman.

La confirmation du département d'État intervient alors qu'une délégation des ministères américains des Affaires étrangères et de la Justice devait s'entretenir mardi et mercredi avec les autorités turques sur le cas de M. Gülen.

L'ex-imam âgé de 75 ans, exilé volontaire aux États-Unis, a nié fermement toute implication dans le coup de force.

Mais l'affaire a encore envenimé les relations déjà refroidies depuis des mois entre les deux alliés américain et turc au sein de l'OTAN.

Le vice-président américain Joe Biden est attendu mercredi à Ankara.