L'ex-président iranien ultraconservateur Mahmoud Ahmadinejad a écrit une lettre ouverte au président américain Barack Obama pour demander la restitution de deux milliards de dollars d'avoirs iraniens saisis en avril par la justice américaine.

«Je vous conseille de manière compatissante de ne pas permettre que cette tâche honteuse et ce point noir soient assimilés à votre nom (...) et renforce la méfiance entre nos deux pays», a écrit M. Ahmadinejad qui pourrait se représenter à l'élection présidentielle de mai 2017.

La Cour suprême américaine a décidé le 20 avril la saisie de près de deux milliards de dollars de fonds iraniens actuellement gelés à New York et correspondant à des obligations dans lesquelles avait investi la Banque centrale d'Iran.

Cette somme est réclamée par un millier de victimes et familles de victimes d'attentats fomentés ou soutenus par Téhéran, selon la justice américaine.

Parmi eux figurent les proches des 241 soldats américains tués le 23 octobre 1983 dans deux attentats suicide qui avaient frappé les contingents américain et français de la Force multinationale de sécurité à Beyrouth.

L'Iran a saisi la Cour internationale de justice (CIJ), principal organe judiciaire des Nations unies établi à La Haye aux Pays-Bas, pour se plaindre de la confiscation de cette somme.

Le président iranien Hassan Rohani avait qualifié la décision de la Cour suprême américaine de «vol manifeste».

«Cette lettre n'a pas de caractère politique, mais je l'ai écrite seulement d'un point de vue humanitaire pour défendre les intérêts de la nation», a écrit M. Ahmadinejad.

La missive a été publiée alors que l'ex-président, au pouvoir entre 2005 et 2013, a multiplié les réunions populaires et les discours à moins de dix mois de la prochaine élection présidentielle.

Sa présidence a été marquée par sa rhétorique anti-occidentale et anti-israélienne ainsi que par la mise en cause de l'ampleur et de la réalité de l'Holocauste. À l'époque, le programme nucléaire du pays a également provoqué de vives tensions avec la communauté internationale.

Son successeur, le modéré Hassan Rohani, élu en 2013, a immédiatement entamé des négociations avec les grandes puissances, ce qui a permis de trouver un accord sur le dossier nucléaire en juillet 2015 et de normaliser partiellement les relations avec les pays occidentaux.

M. Rohani devrait se présenter pour un second mandat. M. Ahmadinejad, qui a conservé une certaine popularité notamment dans les couches défavorisées, avait également provoqué durant les deux dernières années de sa présidence la colère des conservateurs à cause de ses prises de position.