Une rencontre entre l'ex-président Bill Clinton et la ministre de la Justice Loretta Lynch provoquait jeudi aux États-Unis des réactions indignées liées à l'enquête en cours sur les emails d'Hillary Clinton, candidate à la Maison-Blanche.

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Interrogée sur cette rencontre qui a eu lieu lundi à l'aéroport de Phoenix, Mme Lynch a expliqué qu'elle n'avait pas été organisée à l'avance, était purement fortuite et assuré que la conversation n'avait pas porté sur les dossiers dont elle a la charge.

«Il n'y a eu aucune discussion sur des affaires en cours (...) Il n'y a eu aucun échange sur Benghazi ou aucun échange sur les emails du département d'État par exemple», a-t-elle déclaré, citée par les médias locaux.

L'affaire des courriels de l'ancienne Première dame, qui a utilisé une messagerie privée à des fins professionnelles lorsqu'elle pilotait le département d'État (2009-2013), empoisonne sa campagne depuis des mois. C'est l'un des angles d'attaque privilégiés de ses adversaires politiques.

«C'est ahurissant. Je crois comprendre qu'ils voulaient vraiment que cela ne se sache pas», a réagi jeudi le candidat républicain Donald Trump.

Interrogé lors de son point de presse quotidien, Josh Earnest, porte-parole de la Maison-Blanche, a martelé que M. Obama comme Mme Lynch étaient convaincus de «l'importance pour le ministère de la Justice de mener ses enquêtes sans la moindre interférence politique».

Il a cependant refusé de s'exprimer sur le fait de savoir s'il jugeait cette rencontre déplacée ou s'il comprenait qu'elle puisse donner l'impression d'un mélange des genres à moins de cinq mois de l'élection présidentielle.

Sur Twitter, David Axelrod, ancien conseiller de Barack Obama, a lui souligné qu'il croyait aux explications de la ministre et de l'ancien président, mais a jugé «idiot d'avoir créé une telle impression».