Les autorités de Chicago ont rendu publiques vendredi des dizaines de vidéos et autres pièces à conviction concernant une centaine d'affaires où des policiers ont ouvert le feu, blessé, ou tué au moins une personne.

Cet acte de transparence inédit s'inscrit dans les efforts de la police de la troisième ville des États-Unis pour restaurer une confiance gravement entamée avec une partie de sa population.

Sur l'une des vidéos enregistrée en 2012, on voit un policier ouvrir le feu, à balles réelles, sur Ismael Jamison, un Noir de 28 ans, qui semble ne pas être armé. L'homme, également visé par un Taser, a survécu à ses blessures. Il avait, selon la police, commis juste avant une agression dans un autobus, puis tenté de s'en prendre aux agents des forces de l'ordre.

Une autre vidéo montre plusieurs policiers cribler de balles une voiture qui venait de foncer sur eux en marche arrière, blessant l'un des agents. Parmi les trois occupants du véhicule, au lourd casier judiciaire et qui venaient de commettre un cambriolage, un est décédé et deux ont été gravement blessés.

Ces vidéos, enregistrements sonores et procès-verbaux diffusés par la police de Chicago sont des documents d'investigation, a précisé l'autorité indépendante qui enquête sur les accusations d'abus policiers à Chicago.

Leur publication contraste avec la réputation de secret et d'impunité qui entoure la police de Chicago, cible d'une retentissante enquête fédérale ouverte en décembre à la suite de l'homicide choquant d'un adolescent noir par un policier blanc en 2014.

Les autorités de Chicago avaient attendu plus d'un an avant de rendre publique la vidéo montrant le déroulement de cette bavure. Celle-ci avait provoqué une onde de choc et entraîné le renvoi du précédent chef de la police.

Eddie Johnson, le nouveau patron du Chicago Police Department (CPD), est un Noir issu des forces de l'ordre locales.

Il a la lourde tâche d'enrayer l'envolée des homicides par armes à feu et de trouver une réponse aux accusations de brutalités et de racisme qui visent les hommes sous ses ordres.