Le secrétaire d'État américain John Kerry a réaffirmé mercredi l'opposition de l'administration Obama à l'usage de la torture, conspuant sans les nommer deux candidats républicains à la présidentielle, Donald Trump et Ted Cruz ayant récemment fait des déclarations polémiques sur ce sujet.

«Je veux dire un mot au sujet de la torture. Je voudrais ôter ne serait-ce que l'ombre d'un doute ou toute confusion après les communiqués de certains ces dernières semaines et ces derniers mois», a engagé M. Kerry pendant la présentation du rapport annuel de la diplomatie américaine sur les droits de l'homme.

«Les États-Unis sont opposés à l'usage de la torture sous toutes ses formes, à n'importe quel moment, qu'elle soit pratiquée par le gouvernement ou un autre acteur», a-t-il asséné. «Nous insistons pour que les autres se conforment à cette norme et par conséquent nous devons nous aussi nous y conformer», a-t-il poursuivi.

Le chef de la diplomatie américaine s'exprimait après des déclarations des deux principaux candidats des primaires républicaines. Le favori des sondages, Donald Trump, a déclaré que s'il était élu, il rétablirait la torture et ferait «davantage que la simulation de noyade». Son rival conservateur Ted Cruz a déclaré qu'il ne considérait pas la simulation de noyade comme une forme de torture.

John Kerry, qui a été soldat pendant la guerre du Vietnam, a expliqué qu'il comprenait la «colère ardente en temps de guerre lorsque des concitoyens sont attaqués».

«Mais il y a une séparation nette entre les sociétés qui abandonnent toutes les normes dans les temps difficiles et celles qui font de leur mieux pour respecter ces normes», a-t-il déclaré. «Car, en fin de compte, le respect de valeurs fondamentales est ce qui fait la force d'une nation.»

Le président Barack Obama a aboli deux jours après son entrée en fonction début 2009 l'usage de la simulation de noyade ou d'autres techniques poussées d'interrogatoire, après le scandale suscité par leur utilisation, notamment par la CIA, sur des suspects de terrorisme.

Lundi, le directeur de la CIA, John Brennan, a affirmé que l'agence de renseignement ne recourra pas aux techniques poussées d'interrogatoire, même si un nouveau président l'ordonnait. Donald Trump a qualifié cette mise en garde de «ridicule».