L'agence américaine des médicaments, la Food and Drug Administration (FDA), a donné son feu vert de principe vendredi à un lâcher expérimental de moustiques génétiquement modifiés en Floride qui pourraient permettre de limiter la propagation du virus Zika.

Dans un document publié sur son site internet, la FDA explique avoir déterminé que ces moustiques mâles baptisé «OX513A» ne présentent probablement pas de risque d'allergie pour les humains, les animaux ou l'environnement.

Mais la décision de la FDA ne sera pas finalisée avant plusieurs mois, période durant laquelle l'agence entendra les évaluations des différentes parties prenantes.

Ces moustiques «Aedes aegypti» OGM produits par la firme britannique Oxitec, sont porteurs d'un gène qui écourte nettement leur vie et celle de leurs progénitures qui meurent avant l'âge adulte.

Cela a pour effet d'éliminer les populations de moustiques sauvages qui sont les principaux vecteurs de maladies infectieuses comme le Zika, la dengue, le chikungunya ou le virus du Nil Occidental.

Ces moustiques OGM ont déjà montré une certaine efficacité à réduire les populations de moustiques sauvages dans de petits tests effectués au Brésil et d'autres pays d'Amérique du sud.

La FDA a décidé de soumettre sans attendre cette décision aux avis des différentes parties dans le public pour la finaliser au plus vite alors qu'avec l'arrivée des beaux jours aux États-Unis les moustiques vont éclore et se multiplier, avait récemment expliqué devant le Congrès un responsable de la FDA.

L'agence des médicaments s'est essentiellement appuyée sur une évaluation d'impact environnemental soumis par Oxitec qui est devenue une filiale de la firme américaine de biotechnologie Intrexon.

Les documents d'Oxitec et de la FDA concluent que ces moustiques OGM ne pourront probablement pas «s'échapper» pour établir de larges populations dans la nature par le fait qu'ils sont programmés pour mourir jeunes.

En outre, ils ne présentent aucun danger pour les humains et les autres animaux car ils ne piquent pas étant donné qu'il ne s'agit pour la plupart de mâles. Seules les femelles piquent pour se nourrir de sang.

Et même s'il est aussi prévu de lâcher un très petit nombre de moustiques femelles OGM, les protéines qu'elles portent, résultant de leur modification génétique, ne paraissent pas être toxiques ou allergènes, selon la FDA.

Dans son document l'agence conclut que «la probabilité qu'un lâcher de moustiques OX513A mâles ait des effets toxiques ou allergènes chez les humains ou les autres animaux est négligeable...».

Une autre raison incitant les autorités américaines à accélérer le processus d'approbation est la résistance que développe les moustiques aux insecticides.

Les autorités sanitaires se mobilisent pour protéger surtout les femmes enceintes d'une infection par le virus Zika, fortement soupçonné de provoquer la microcéphalie, une malformation grave et irréversible qui se caractérise par une taille anormalement petite du crâne et du cerveau des nouveau-nés.