Plus d'un tiers des personnes blessées par des tirs policiers l'an dernier à Los Angeles souffraient de maladie mentale, et leur nombre a triplé en quatre ans, selon un rapport interne de la police de la ville (LAPD).

Les policiers de la métropole californienne ont fait usage de la force près de 2000 fois l'an dernier, et ont tiré sur 48 personnes dont 21 sont mortes, selon ce rapport.

Sur 38 personnes qui ont été touchées par des tirs policiers, 14 (37%) montraient «des signes de maladie mentale», contre 5 seulement en 2011.

Ce bilan est publié dans un contexte où la police de Los Angeles, et celle d'autres villes aux États-Unis, est souvent accusée de violences excessives contre des personnes sans armes.

«Les communautés et les forces de l'ordre à travers le pays ont fait face à de nombreux défis en 2015», reconnaît le rapport du LAPD. «Des événements malheureux et controversés sont survenus dans des villes de toutes tailles comme Los Angeles, New York, Chicago, Ferguson et Cleveland», détaille le rapport.

«Les pertes de vie, qu'elles soient civiles ou dans les rangs des forces de l'ordre, sont toujours tragiques», conclut-il, affirmant que cette enquête vise à les minimiser.

Le nombre de tués par la police à Los Angeles est supérieur à celui des victimes de tirs policiers dans le comté de Los Angeles (14), qui compte des villes limitrophes comme la banlieue chaude de Compton ou la bourgeoise Santa Monica.

C'est également nettement plus qu'à Chicago (8 tués), la troisième ville américaine, ou à La Nouvelle Orléans. En 2014, dernier chiffre disponible, 8 personnes ont été tuées par la police de New York, première ville américaine avec 8 millions d'habitants, soit le double de Los Angeles.

Les tirs du LAPD ont par ailleurs touché de manière disproportionnée les Noirs l'an dernier: ils représentaient 21% des 38 personnes touchées par des balles de la police, alors qu'ils ne comptent que pour 9% de la population de la ville.

À titre de comparaison, 58% des tirs policiers ont atteint des Hispaniques l'an dernier, qui représentent 48% des «Angelenos».

Le LAPD a souligné que l'utilisation de la force - impliquant aussi des armes non mortelles comme gaz lacrymogènes, tasers, balles en caoutchouc, matraques, etc - restait rare: 0,13% des 1,5 million d'interactions policières recensées avec les civils.

Ce rapport est publié un an après le décès médiatisé de Charly Keunang, 39 ans, tué par la police au coeur du campement géant de sans-abris de Skid Row.

Autre cas médiatisé: Ezell Ford, 25 ans, a succombé à des tirs de la police après son interpellation alors qu'il marchait dans la rue seul et sans armes dans une rue du sud de Los Angeles. Ses proches ont affirmé qu'il était atteint de troubles mentaux.