L'équipe du candidat démocrate à la Maison Blanche Bernie Sanders a annoncé dimanche avoir réussi à amasser 20 millions de dollars de dons en janvier, signe de «l'ancrage profond» du candidat chez les électeurs démocrates.

Le chiffre a été annoncé à la veille de la première primaire présidentielle américaine dans l'Iowa. Le sénateur du Vermont talonne Hillary Clinton dans le dernier sondage chez les électeurs démocrates.

La somme de 20 millions de dollars traduit une nette accélération par rapport aux dernier trimestre 2015, où 33 millions de dollars avaient été récoltés sur les trois mois par M. Sanders - et 37 millions de dollars par Mme Clinton.

«Nous sommes bien placés pour battre l'objectif de Mme Clinton elle-même, de lever 50 millions de dollars au premier trimestre 2016», s'est félicité dans un communiqué Jeff Weaver, le directeur de campagne de Bernie Sanders.

Il y a eu «plus de 770 000 dons» en janvier «ce qui met le total de dons reçus depuis le début de la campagne à 3,25 millions, un record à ce point de la campagne pour un candidat à la Maison Blanche», a déclaré M. Weaver.

«Les travailleurs américains qui versent quelques dollars par mois sont en train de battre la plus puissante machine à lever des fonds jamais constituée», a-t-il ajouté, en allusion à l'équipe de Mme Clinton.

M. Sanders se flatte régulièrement de réunir des petits dons d'électeurs lambda, et non de «milliardaires». Les dons reçus en janvier viennent «presque tous de dons en ligne, en moyenne de 27 dollars», selon son équipe.

Les dons directs aux candidats, limités à 2700 dollars par personne, ne constituent cependant qu'une partie du financement électoral américain.

Sous l'impulsion de la Cour suprême, des organisations au statut non lucratif ont émergé, affranchies des plafonds de dons, et capables de diffuser des publicités politiques tout en gardant de leurs donateurs secrète.

M. Sanders a refusé de bénéficier de l'un de ces «super PAC», à la différence d'Hillary Clinton.

Dans un autre registre, les républicains ont annoncé dimanche le montant des donations reçues par le parti au niveau national pour 2015: 105,6 millions de dollars, contre 76,5 millions pour leurs rivaux démocrates.

Clinton accuse les républicains d'exploiter l'affaire des courriels

Hillary Clinton a accusé dimanche ses adversaires républicains d'exploiter l'affaire d'un serveur privé utilisé pour sa correspondance électronique quant elle était secrétaire d'Etat, à la veille de primaires qui s'annoncent serrées.

«C'est beaucoup de bruit pour rien», a affirmé Mme Clinton lors de l'émission politique dominicale de ABC, répétant une nouvelle fois qu'elle estimait n'avoir rien fait de mal en préférant un compte et un serveur privé pour ses courriels au système mis à disposition par le département d'Etat.

L'affaire a rebondi vendredi lorsque le ministère qu'elle a dirigé de 2009 à 2013, a annoncé que 7 conversations électroniques ne seront pas publiées parce qu'elles contiennent des informations classifiées.

Pour elle, les courriels évoqués par le ministère n'étaient pas classifiés quand elle les a envoyés et reçus, et elle a exigé qu'ils soient publiés. «Que le public puisse les voir et qu'on passe à autre chose», a-t-elle lancé.

Ces informations tombent à un mauvais moment pour Mme Clinton. En Iowa, où se tiendront lundi les premières primaires de la campagne présidentielle, elle a seulement quelques points d'avance dans les sondages sur Bernie Sanders, son principal adversaire démocrate.

Pour Mme Clinton il s'agit typiquement d'un cas d'excès de zèle de classification, certains courriels ayant semble t-il été classifiés parce qu'ils évoquaient un article de journal faisant allusion à du matériel classifié.

«Cela reviendrait à sur-classifier rétroactivement un article de journal public», a-t-elle ironisé.

Les adversaires républicains de Mme Clinton l'ont attaquée à qui mieux mieux sur cette affaire pour tenter de montrer qu'elle n'était pas digne d'assumer la fonction suprême.

Quant à Bernie Sanders, il a refusé de se servir de l'affaire comme levier contre son adversaire mais a reconnu dimanche que cela risquait de fragiliser une éventuelle candidature, si Mme Clinton devait être choisie par les démocrates pour la présidentielle de novembre.