Le général David Petraeus, prestigieux chef militaire américain, ne perdra pas sa quatrième étoile, malgré le scandale qui avait ruiné sa réputation et l'avait contraint à démissioner de son poste de directeur de la CIA en 2012.

L'armée de terre américaine «a terminé son examen des faits et a recommandé qu'il n'y ait pas de nouvelle mesure» contre le général Petraeus, a indiqué un haut responsable du Pentagone, dans une lettre adressée au président de la commission des forces armées du Sénat, John McCain.

«Le secrétaire à la Défense considère que cette affaire est close», poursuit le courrier, signé par Stephane Hedger, en charge des affaires législatives, et authentifié par le Pentagone.

Le général Petraeus est à la retraite depuis 2011, mais la perte de sa quatrième étoile (le plus haut grade militaire) aurait été une gifle symbolique énorme pour cette icône de l'armée américaine, qui continue de bénéficier d'un grand prestige dans son pays.

En 2012, le FBI avait découvert que lorsqu'il était encore militaire, il avait confié à sa maîtresse et biographe Paula Broadwell des informations ultra-secrètes, en violation flagrante de ses obligations.

Le scandale qui avait suivi l'avait contraint à la démission du poste de directeur de la CIA, après 14 mois.

Il a été condamné en 2015 depuis à deux ans de prison avec sursis et 100 000 dollars d'amende pour avoir «retiré et détenu sans autorisation des informations classifiées», et «menti au FBI et à la CIA sur la possession et la manipulation d'informations classifiées».

Il poursuit aujourd'hui une carrière dans le fonds d'investissement KKR, et reste une voix écoutée aux Etats-Unis.

Il a ainsi été invité à témoigner en tant qu'expert devant la commission des forces armées du Sénat en septembre dernier.

Le général Petraeus avait suscité l'admiration notamment pour avoir supervisé en 2007 le déploiement de 30 000 soldats américains en Irak et le redressement de la situation militaire sur place.

Il avait convaincu des chefs sunnites irakiens de travailler avec l'armée américaine, et de ne plus se battre avec Al-Qaïda.