L'hiver arrive tardivement mais à grand fracas dans l'est des États-Unis: la tempête Jonas devrait déverser vendredi et samedi jusqu'à 60 cm de neige par endroits, en particulier sur Washington du jamais vu en près d'un siècle, avec des vents soufflant jusqu'à 90 km/h.

«Une tempête hivernale d'envergure va affecter une partie de l'est des États-Unis entre vendredi et samedi soir avec de fortes chutes de neige, du verglas, des vents forts et des inondations côtières», ont prévenu les services météorologiques chargés de l'est du pays.

Selon les dernières prévisions jeudi à 10 h 30 GMT (5 h 30 à Montréal), les conditions devraient se dégrader vendredi après-midi lorsque les chutes de neige seront les plus abondantes et les vents les plus forts (jusqu'à 90 km/h), et devraient perdurer toute la journée de samedi.

Des mises en garde ont été adressées à une quinzaine d'États, depuis la façade atlantique (entre New York et la Caroline du Sud) jusqu'à l'Arkansas dans le centre. Environ 70 millions de personnes sont sur le passage de Jonas.

Le coeur du blizzard devrait générer jusqu'à 60 cm de neige par endroits, en particulier dans la capitale fédérale et des agglomérations comme Baltimore et peut-être Philadelphie.

Si ces prévisions devaient se concrétiser, Jonas se placerait en deuxième position des plus grosses quantités de neige déversées en deux jours sur Washington après les 66 cm de la tempête dite «Knickerbocker» en 1922.

Une centaine de personnes avaient péri dans l'effondrement du toit du Knickerbocker Theatre, un cinéma, sous le poids de la neige. Et en trois jours, la capitale avait reçu 71 cm de neige, un record depuis 1884.

La mairesse de Washington Muriel Bowser a annoncé sur Twitter qu'elle mettrait la ville en «urgence neige» vendredi à partir de 14 h 30 GMT (9 h 30 à Montréal), les écoles publiques seront closes ce jour-là et les administrations fermeront plus tôt.



New York et Boston dans l'incertitude

New York et Boston - très affectée l'an dernier - devraient être épargnées par les flocons, a indiqué le National Weather Service (NWS) sur l'internet, tout en évoquant prudemment une «incertitude». Au sud et à l'est, dans le Kentucky et la Caroline du Nord notamment, un verglas important était à craindre.

Le maire de New York Bill de Blasio a toutefois indiqué lors d'une conférence de presse jeudi que la ville pourrait recevoir entre 20 et 30 cm de neige entre samedi et dimanche.

«À ce stade jeudi matin, les prévisions sont encore peu claires, mais il y a une probabilité croissante qu'il y ait une tempête hivernale majeure ce weekend», a-t-il déclaré, assurant que les autorités étaient «prêtes».

Les habitants de quelques régions concernées par l'arrivée de Jonas vendredi, notamment Washington, ont eu droit à un petit avant-goût mercredi soir lorsque la neige a fait son apparition en pleine heure de pointe, causant d'importants embouteillages et de très nombreux accidents. Seulement trois centimètres sont tombés.

Mme Bowser a présenté ses excuses, car «la ville n'a pas déployé les mesures nécessaires face à la neige», ce qui a créé une pagaille monstre dans les rues.

La police d'État de Virginie a indiqué jeudi matin être intervenue sur 767 accidents et 392 véhicules en panne. Un policier a été blessé dans un accident et, selon plusieurs médias, une personne est décédée dans un carambolage.

Le gouverneur de Virginie Terry McAuliffe a déclaré une situation d'urgence, ce qui lui permet de débloquer des moyens supplémentaires d'intervention.

Même le président Barack Obama, de retour du salon automobile de Detroit, a peiné à regagner la Maison-Blanche. Son cortège s'est frayé un chemin tant bien que mal au milieu du trafic quasi paralysé et fait quelques glissades sur le verglas, mettant plus du double du temps habituel pour ce parcours.

De nombreuses écoles ont retardé de deux heures l'ouverture de leurs portes jeudi, et de nombreux habitants s'étaient rués dans les magasins dès mercredi pour faire des provisions.