Le républicain Jeb Bush a estimé mardi que Donald Trump n'était «pas un candidat sérieux» à la Maison-Blanche, et dénonçant sa vulgarité, il a prédit qu'il serait «anéanti» lors de l'élection présidentielle.

«Il y a un manque de sérieux au moins de la part du candidat en tête» chez les républicains, a déclaré M. Bush, à la traîne des sondages depuis des mois, et qui s'exprimait à New York, la ville de Donald Trump, devant le centre de réflexion Council on Foreign Relations.

«Je ne sais pas quelles sont ses politiques, mais quand il ne sait pas ce qu'est la triade nucléaire, cela mérite qu'on s'y arrête», a-t-il déclaré, référence au fait que Donald Trump ait éludé une question sur les trois composantes de l'arsenal nucléaire américain lors d'un débat républicain le mois dernier.

«Quelqu'un qui propose des barrières douanières de 45% avec la Chine, ce n'est pas une proposition sérieuse», a-t-il ajouté, estimant que cela conduirait à une «dépression internationale qui laminerait la classe moyenne américaine».

Interrogé sur le succès du milliardaire, Jeb Bush l'a expliqué par le fait que les gens étaient «inquiets pour leur avenir. Ils se sont accrochés à la forte personnalité sur scène, mais la réalité, c'est qu'il n'est pas sérieux. Il sera anéanti lors de l'élection générale», a-t-il prédit.

«Le premier objectif du président des États-Unis doit être d'assurer notre sécurité, et ce n'est pas possible de d'assurer notre sécurité en parlant comme un charretier, sans plans sérieux derrière», a-t-il ajouté.

Jeb Bush, fils et frère de deux anciens présidents, s'était lancé dans la course à la Maison Blanche en juin dernier, favori de l'appareil républicain et bénéficiant de solides soutiens financiers.

Mais mal à l'aise lors des débats, peu charismatique, il a été complètement éclipsé. Il n'a cessé de perdre du terrain face à ses concurrents à l'investiture républicaine, désormais cinquième dans les intentions de vote pour son parti dans l'Iowa (4% en moyenne), et sixième dans le New Hampshire (8,3% en moyenne), selon le site spécialisé Real Clear Politics. Ces États sont les premiers à voter en février et donneront le ton pour les États suivants.

Jeb Bush a terminé son intervention par une autre pique à Donald Trump. «Je n'ai insulté personne», a-t-il souligné.