«Revenez me voir quand il aura gagné»: le président américain Barack Obama ne croit pas aux chances de Donald Trump, en tête dans les sondages dans le camp républicain, d'accéder à la Maison-Blanche.

La président américain, au pouvoir depuis sept ans, se sent-il responsable de l'état d'esprit du pays qui a permis à un candidat comme le magnat de l'immobilier d'émerger au cours des derniers mois?

«Le message que Donald Trump met en avant a eu un certain écho (au sein de la population américaine, NDLR) à de nombreuses reprises dans notre histoire», souligne M. Obama dans un entretien à l'émission Today diffusée sur NBC.

«Mais j'ai confiance dans le fait que l'écrasante majorité des Américains sont favorables à des politiques qui nourrissent nos espoirs et pas nos craintes, qui nous rassemblent plutôt qu'elles nous divisent, qui ne se résument pas à des solutions simplistes et à la recherche de boucs émissaires», ajoute-t-il.

À plusieurs reprises, M. Obama, qui s'est tenu jusqu'ici à l'écart de la campagne visant à désigner son successeur en novembre, a dénoncé les propos du milliardaire sur les immigrants, l'accusant de «souffler sur les flammes de l'intolérance».

Début décembre, la Maison-Blanche avait réagi avec une virulence inhabituelle aux déclarations du candidat républicain proposant d'interdire temporairement l'entrée des États-Unis aux musulmans, dans la foulée de l'attentat de San Bernardino (Californie) qui a fait 14 morts.

«Ce qu'a dit Donald Trump le disqualifie pour être président», avait lâché Josh Earnest, porte-parole de M. Obama, dénonçant des propos «cyniques», «destructeurs» et «moralement répréhensibles».