Le milliardaire et candidat à la Maison-Blanche Donald Trump a confirmé jeudi qu'il rencontrerait bientôt Benyamin Nétanyahou en Israël, lors d'une intervention devant un auditoire républicain juif dont il a loué les talents innés de négociateurs, qu'il affirme partager.

« Je pars pour Israël dans très peu de temps », a-t-il déclaré au forum annuel organisé à Washington par la Coalition juive républicaine, une organisation financée par le milliardaire et magnat des casinos Sheldon Adelson, et où devaient se rendre les 14 candidats aux primaires présidentielles du parti.

Il a durant son intervention souligné ses nombreuses amitiés juives, et plaisanté que sa fille Ivanka était injoignable le samedi (jour du sabbat) depuis qu'elle avait épousé un juif. Donald Trump a aussi multiplié les allusions aux talents supposés de négociateurs de son auditoire, un point commun qui l'aidera selon lui à sceller la paix entre Israéliens et Palestiniens.

« Vous savez, nous avons un instinct pour les affaires, beaucoup d'entre nous, on entre dans une pièce, et on peut dire presque en deux secondes si on pourra conclure une affaire », a-t-il dit.

« Y'a-t-il quelqu'un dans cette salle qui ne renégocie pas des contrats? », a-t-il aussi demandé, déclenchant des rires. « Peut-être plus dans cette salle qu'aucune autre où je me suis rendu ».

Et, vantant son indépendance financière et son refus supposé des dons, il leur a lancé ce qu'il dit régulièrement en parlant des patrons et autres grands donateurs du parti républicain : « Vous ne me soutiendrez pas parce que je ne veux pas de votre argent (...) Vous voulez contrôler vos propres politiciens, c'est normal ».

Le magnat de l'immobilier s'est ensuite rendu sur le chantier de son futur hôtel, situé dans l'ancienne poste, un splendide bâtiment doté d'une tour, à quelques centaines de mètres de la Maison-Blanche.

Il y a dit à des journalistes que son rendez-vous avec le premier ministre israélien avait été fixé, mais a refusé d'en donner la date exacte. Il avait dit plus tôt à l'agence Associated Press qu'il aurait lieu après Noël.

Profession de foi juive des républicains

Les prétendants à l'investiture républicaine se sont relayés à la même tribune pour témoigner de leur allégeance à Israël, et promettre en cas de victoire d'annuler l'accord nucléaire conclu en juillet avec l'Iran.

« Ceux qui ont hâte de faire des affaires avec l'Iran doivent savoir qu'au début de mon mandat, je réimposerai les sanctions que le président Obama entend suspendre », a déclaré le sénateur Marco Rubio, troisième des sondages des primaires.

Comparant l'accord international conclu en juillet par les grandes puissances et Téhéran à la reculade de Munich en 1938 face à Adolf Hitler, et Barack Obama à l'ancien Premier ministre britannique Neville Chamberlain, le sénateur ultraconservateur Ted Cruz a juré d'avoir « la force d'âme de dire à l'ayatollah Khamenei sans équivoque : soit vous arrêtez votre programme nucléaire militaire, soit nous l'arrêterons pour vous ».

Et, acclamés par les participants, Marco Rubio et Ted Cruz ont chacun répété la vieille promesse conservatrice de déménager l'ambassade américaine en Israël de Tel-Aviv à Jérusalem.

Marco Rubio a également qualifié d'« antisémitisme » la récente décision de l'Union européenne sur l'étiquetage des produits fabriqués dans les territoires occupés.

« Des lois discriminatoires qui s'appliquent uniquement aux juifs sont en train d'être inscrites dans le droit européen pour la première fois depuis plus d'un demi-siècle », a-t-il noté, très applaudi.