Le directeur du FBI a estimé jeudi qu'il n'y avait pas de menace précise aux États-Unis concernant un éventuel attentat du type de celui qui a endeuillé Paris et il a minimisé la portée de vidéos de propagande du groupe État islamique (EI).

« Nous n'avons pas connaissance d'une menace crédible ici (aux États-Unis) d'un attentat du type de celui qui a frappé Paris » vendredi et qui a fait 129 morts, a estimé James Comey, lors d'une conférence de presse.

Il a souligné qu'il ne semblait y avoir aucun lien entre les assaillants - dont les attaques ont été revendiquées par l'EI - et les États-Unis.

« ISIL (un autre acronyme pour l'EI, NDLR) et ses partisans publient tout un tas de vidéos et de magazines mais ce n'est pas du renseignement crédible », a souligné le patron de la police fédérale, qui est en première ligne dans la lutte antiterroriste, au cours d'une conférence de presse.

Il a souligné qu'aux États-Unis, l'attention se concentrait davantage sur des loups solitaires passant à l'acte de leur propre chef, souvent influencés par l'abondante propagande de l'EI sur internet.

La ministre de la Justice Loretta Lynch a rappelé que « depuis 2013 nous avons inculpé plus de 70 individus » qui étaient lié de près ou de loin à une entreprise terroriste à l'étranger ou aux États-Unis.

Les autorités de New York rassurent la population

Les autorités de New York ont refusé de se laisser intimider après une vidéo du groupe armé État islamique semblant menacer la plus grande ville américaine, et incité la population à continuer à vivre normalement à l'approche des fêtes.

La diffusion de cette vidéo mercredi, qui montre notamment la célèbre place de Times Square et celle d'Herald Square, ainsi qu'un homme semblant fixer une ceinture d'explosifs sous son blouson, a attiré une riposte immédiate du maire et du chef de la police, affirmant qu'il n'existait pas de «menace actuelle ou spécifique contre New York».

Fait inhabituel, ils ont même tenu une brève conférence de presse en pleine nuit à Times Square, pour souligner leur détermination.

«Que ce soit très clair, les New-Yorkais ne seront pas intimidés», a déclaré le maire Bill de Blasio. «Nous comprenons que c'est le but des terroristes d'intimider et perturber notre société démocratique, nous ne soumettrons pas à leurs souhaits. Il n'y a pas de menace crédible contre New York et il est crucial que les gens continuent à vivre normalement», a insisté le maire.

«Franchement, il n'y a rien de nouveau dans cette vidéo», a pour sa part déclaré le chef de la police Bill Bratton, venu avec le responsable de la lutte antiterroriste à New York John Miller. Il a ajouté que New York ne représentait que 19 secondes dans une vidéo de plus de 4 minutes, composée notamment selon lui de plans anciens montés «hâtivement» après les attentats qui ont fait 129 morts à Paris.

«Nous savons que nous sommes une cible terroriste», a ajouté le chef de la police. «N'ayez pas peur, le NYPD (New York Police Department) vous protégera. Nous ne pouvons pas être intimidés, c'est ce que les terroristes cherchent à faire, ils cherchent à créer la peur et nous ne vivrons pas dans la peur», a-t-il insisté.

Depuis le 11-Septembre, qui avait fait plus de 2700 morts à New York, plus de 20 complots contre la ville ont été évités ou arrêtés, dont quatre depuis deux ans, selon le chef de l'antiterrorisme à New York, John Miller.

«Soyez vigilants, mais n'ayez pas peur», a répété M. Bratton jeudi sur la chaîne de télévision CBS, alors que la ville attend des millions de visiteurs pour la saison des fêtes. Celle-ci est traditionnellement lancée par la parade de Thanksgiving jeudi prochain.

Sécurité renforcée

Depuis les attentats de Paris, la sécurité a été renforcée «par précaution» à New York, et le maire et le chef de la police, qui dirige 35 000 hommes en uniforme, sont très présents sur les télévisions, cherchant visiblement à rassurer les New-Yorkais.

Le NYPD a aussi envoyé plusieurs enquêteurs à Paris. «Il y a beaucoup à apprendre de Paris», a déclaré Bill Bratton jeudi, soulignant que la police de New York faisait évoluer en permanence ses opérations antiterroristes, apprenant d'autres attentats dans le monde.

Hasard du calendrier, la ville a aussi déployé cette semaine un premier contingent de 100 forces d'élite antiterroristes, sur un total de 500. Cette force d'action rapide doit être capable de déployer en permanence une centaine d'hommes spécialement formés et équipés.

Mais les nouvelles technologies, qui permettent aux terroristes de communiquer par messages cryptés, compliquent la tâche des enquêteurs, a-t-il souligné mercredi sur PBS. «Cela freine votre capacité à arrêter» une opération, a-t-il expliqué.

Les autorités de New York incitent en permanence les New-Yorkais à signaler ce qui pourrait leur sembler suspect, et ont fait état d'une augmentation des appels depuis les attentats de Paris.