Hillary Clinton a été forcée de s'expliquer sur ses liens avec de riches donateurs de Wall Street, assurant qu'elle était bel et bien déterminée à s'attaquer aux abus du secteur financier qui ont mené à la crise économique de 2008.

Au deuxième débat entre les candidats démocrates, samedi, le sénateur du Vermont Bernie Sanders a mis sa rivale sur la défensive lorsqu'il lui a dit que les financiers de New York avaient grandement contribué à sa campagne, suggérant qu'ils s'attendront probablement à des faveurs en retour.

Mme Clinton a accusé son adversaire «d'attaquer son intégrité» et a expliqué longuement que, en tant que sénatrice de New York à l'époque, elle avait dû aider le secteur financier à se rebâtir après les attentats du 11 septembre

Elle a haussé le ton et déclaré qu'il s'agissait d'une décision «bonne pour New York et bonne pour l'économie» et une façon de vaincre «les terroristes» qui s'étaient attaqués au pays.

Dimanche, le porte-parole de la candidate, Brian Fallon, a élaboré sur sa position, affirmant dans un communiqué que son aide au secteur financier ne signifiait pas qu'elle avait «déjà hésité à dénoncer et à demander une réforme à la suite des abus et des excès qui ont mené à la crise de 2008». Il a ajouté qu'elle l'a fait «très tôt et souvent».

Les propos de Mme Clinton au débat ont semé la controverse sur les réseaux sociaux. L'un des modérateurs du débat a même demandé à la candidate de réagir à un message d'un utilisateur de Twitter qui a mal réagi en l'entendant évoquer le 11 septembre pour justifier ces contributions de Wall Street.

«Je suis désolée que (cette personne) ait eu cette impression parce que j'ai travaillé de près avec les New-Yorkais après le 11 septembre pour tout mon premier mandat», a-t-elle déclaré.

«J'ai eu beaucoup de gens qui m'ont fait des dons, de tous les milieux», a-t-elle ajouté.

L'échange acrimonieux entre les deux candidats a continué de faire des vagues après le débat. Le troisième candidat, l'ancien gouverneur du Maryland, Martin O'Malley, a estimé qu'il s'agissait de l'une des plus «grosses gaffes de la soirée» pour Mme Clinton.

Mark Longabaugh, un conseiller de M. Sanders, a parlé d'un «moment charnière du débat». «Croyez-vous que c'est un (argument) légitime? Non. Je ne vois pas comment on peut assembler toutes les pièces», a-t-il illustré.