Ben Carson, candidat à l'investiture républicaine pour la présidentielle américaine de 2016, s'est prononcé dimanche pour une interdiction presque totale de l'avortement et a comparé les femmes qui veulent interrompre leur grossesse aux anciens propriétaires d'esclaves.

M. Carson, 64 ans, a déclaré qu'il était pour lui illogique que les femmes pensent avoir le droit de mettre un terme à la vie de leur bébé avant sa naissance.

«Je suis une personne raisonnable, et si quelqu'un peut me donner une explication raisonnable du fait que (des femmes) veulent tuer leur bébé, j'écoute», a dit Ben Carson pendant l'émission Meet the Press de la chaîne de télévision NBC.

Le neurochirurgien à la retraite, opposé à l'avortement même dans les cas de viol ou d'inceste, a précisé qu'il autoriserait les mères à interrompre leurs grossesses si leur vie ou leur santé était menacée. Mais ces cas sont «extrêmement rares», a-t-il souligné.

M. Carson a déclaré souhaiter que la décision «Roe vs Wade» de la Cour Suprême, qui avait légalisé l'avortement aux États-Unis en 1973, soit annulée.

«Pendant la période de l'esclavage, beaucoup de propriétaires d'esclaves pensaient avoir le droit de faire ce qu'ils voulaient à leurs esclaves», a déclaré M. Carson, seul candidat noir de l'actuelle course à la présidence.

«Que se serait-il passé si les abolitionnistes avaient dit "Je ne crois pas à l'esclavage. Je pense que ce n'est pas bien, mais vous, vous pouvez faire tout ce que vous voulez"? Où en serions-nous?», s'est-il interrogé.

Fervent défenseur du port d'armes, Ben Carson s'était illustré début octobre par une sortie hasardeuse sur l'Holocauste. Il avait suggéré que si les juifs avaient été armés sous le Troisième Reich, l'Holocauste n'aurait peut-être pas eu lieu, car ils auraient pu se défendre.