La famille d'une des 33 victimes du naufrage du cargo américain El Faro, qui avait sombré le 1er octobre, a porté plainte aux États-Unis contre le propriétaire du navire et son capitaine, qu'elle accuse de «négligence», a annoncé son avocat mercredi.

La famille de Lonnie Jordan, membre de l'équipage qui se trouvait à bord d'El Faro quand il a coulé près des Bahamas, piégé par l'ouragan Joaquin, a demandé à la justice à Jacksonville, en Floride, 100 millions de dollars de dommages et intérêts, a indiqué lors d'une conférence de presse son avocat, Willie Gary.

Elle accuse la société Tote Maritime, propriétaire du bateau, et son capitaine, de «négligence» pour avoir voulu rallier Porto Rico depuis Jacksonville, une route qui le menait directement vers le puissant ouragan et ses vents qui pouvaient aller jusqu'à 225 km/h.

«Il n'y avait pas besoin de faire ça. On aurait pu attendre. Le cargo n'était pas en état de naviguer et vous le saviez tous. Mais vous deviez livrer la marchandise pour obtenir des dollars», a déploré M. Gray.

Sollicitée, la société Tote Maritime n'a pas évoqué directement la plainte mais a souligné qu'elle continuait à «proposer de l'aide aux familles des victimes», a indiqué à l'AFP un porte-parole de l'entreprise, Mike Hanson.

Les gardes-côtes pensent que le navire, âgé de 41 ans, a sombré le 1er octobre, près de Crooked Island dans les Bahamas, quand il a signalé une perte de propulsion et une entrée d'eau, alors maîtrisée. Il faisait état d'une gîte de 15 degrés.

Les secours ont lancé d'importantes recherches auxquelles ils ont mis fin mercredi dernier, sans trace de survivants. Ils n'ont retrouvé que la dépouille non identifiable d'une personne, dans une combinaison de survie, un canot de sauvetage endommagé et d'autres débris et objets du bateau.

L'agence fédérale des accidents de transports (NTSB) enquête sur l'accident.

Me Gary a précisé que sa demande visait aussi à générer des changements dans le secteur du transport maritime, motivé selon lui par l'appât du gain, et à obtenir des réponses pour les familles.

«Aucune somme d'argent n'est jamais trop élevée quand vous êtes responsable de pertes humaines», a ajouté M. Gary.