L'administration américaine a commencé formellement jeudi à appliquer l'accord nucléaire international historique scellé avec l'Iran en juillet, après avoir contourné l'obstacle législatif du Congrès.

Symboliquement, le secrétaire d'État John Kerry, l'un des artisans du compromis international trouvé à Vienne le 14 juillet, a annoncé dans un communiqué la nomination d'un coordinateur en chef pour la mise en oeuvre de l'accord, l'ambassadeur Stephen Mull.

Simultanément, le président Barack Obama s'est rendu dans la soirée au département d'État pour une réception organisée par M. Kerry en l'honneur de l'équipe américaine de négociateurs sur ce dossier, selon la Maison-Blanche.

Ce 17 septembre marquait la date limite à laquelle le Congrès, contrôlé par les républicains, pouvait donner son avis sur l'accord signé par l'administration démocrate, avec cinq autres grandes puissances (Russie, Chine, France, Royaume-Uni et Allemagne) et l'Iran.

Mais l'obstacle du Congrès a été contourné il y a une semaine, avant l'expiration d'une période de 60 jours qui s'étendait du 14 juillet au 17 septembre.

Le 10 septembre, 42 sénateurs sur 100, tous démocrates, ont bloqué une résolution de la majorité républicaine qui aurait empêché M. Obama de suspendre les sanctions de Washington contre Téhéran.

Le lendemain, la Chambre des représentants avait formellement rejeté cet accord sur le nucléaire, un vote toutefois sans effet puisque les républicains avaient perdu la partie la veille au Sénat.

M. Obama s'était réjoui de sa victoire et annoncé que l'accord serait mis en oeuvre.

«Au moment où nous franchissons cette période de 60 jours d'examen par le Congrès, il est crucial que nous disposions dorénavant de la bonne équipe et du bon chef pour une mise en oeuvre réussie de l'accord (nucléaire) qui rendra les États-Unis, nos amis et nos alliés au Moyen-Orient et le monde entier plus en sécurité», a argumenté John Kerry.

Le texte de Vienne doit garantir la nature civile et pacifique du programme nucléaire iranien en l'empêchant de se doter de la bombe atomique, en échange d'une levée progressive et conditionnelle de sanctions internationales qui asphyxient depuis 2006 l'économie de la puissance chiite.

C'est l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) qui sera chargée de réaliser les inspections et les vérifications de l'application de l'accord par Téhéran, conditions pour commencer à lever les sanctions. «L'Iran doit faire encore beaucoup avant d'obtenir la levée des sanctions offerte par l'accord», a prévenu jeudi un haut responsable américain.