Les prouesses casse-cou du petit Joey Biden lui avaient valu une solide réputation auprès des autres enfants du quartier.

Ceux-ci se souviennent des faits d'armes du vice-président des États-Unis - des prouesses aux risques beaucoup plus grands que la potentielle récompense.

Il aurait été le seul enfant du quartier prêt à se glisser sous le camion à bennes à faible vitesse. Joey Biden aurait aussi été le seul à relever le défi pour 5$ de grimper une montagne brûlante de résidus du charbon, où les flammes valsaient sur une surface parsemée de cratères ardents.

Ces anecdotes émanent d'un portrait de M. Biden dans le livre de Richard Ben Cramer intitulé What It Takes, qui explore les parcours de vie des candidats à la présidence en 1988. M. Cramer y soutient que rien ne pouvait faire changer d'avis le jeune Biden lorsqu'il avait une idée en tête.

M. Biden envisage désormais un défi improbable d'un tout autre ordre: soumettre sa candidature à la présidence à l'âge de 72 ans, défaire la campagne solidement financée de Hillary Clinton, vaincre les républicains et devenir président à l'âge de 74 ans.

M. Biden consulterait actuellement amis, famille et donateurs quant à une possible candidature. La première mention dans le New York Times - qui n'a pas été réfutée - affirme qu'avant sa mort, le fils de Joe Biden, Beau, qui combattait un cancer, avait exhorté son père à se présenter.

Ironiquement, l'article a été écrit par la même chroniqueuse dont le reportage avait contribué à mettre un point final à la première candidature à la présidence de M. Biden. Il y a 28 ans, Maureen Dowd avait fait état de plagiats dans des discours de M. Biden.

Une autre course avait tourné court en 2008, M. Biden obtenant seulement un pour cent à la primaire de l'Iowa.

Washington s'interroge actuellement s'il s'agit d'un projet sérieux - ou s'il laisse planer sa candidature comme un possible plan B, dans l'éventualité d'un déraillement de la campagne Clinton.

Le porte-parole du président Barack Obama s'est fait demander cette semaine s'il allait démissionner pour travailler sur la campagne de M. Biden, si la candidature se confirmait.

«Le président a souvent dit que le choix de Joe Biden comme colistier était la décision politique la plus intelligente qu'il ait prise», a dit Josh Earnest à CNN.

«Et je crois qu'il y a beaucoup de gens à Washington, certainement beaucoup de démocrates, qui seraient honorés de travailler avec lui s'il prenait cette décision», a-t-il poursuivi.