La candidature de l'homme d'affaires Donald Trump à la Maison-Blanche a en cinq semaines bouleversé la course des primaires républicaines, mais au lieu d'un débat de fond, le parti se retrouve empêtré dans un pugilat verbal sans fin apparente.

Couvert au plus près par les médias et pour l'instant en haut des sondages, le milliardaire et magnat de l'immobilier multiplie les invectives, notamment contre son propre camp qui n'a plus peur de répliquer. Voici les déclarations les plus notables faites par Donald Trump et ses adversaires.

«Ce sont des violeurs»

«Lorsque le Mexique envoie ses gens, ils n'envoient pas leurs meilleurs éléments. Ils n'envoient pas des gens comme vous. Ils envoient des gens qui ont beaucoup de problèmes, et ils nous apportent leurs problèmes. Ils apportent de la drogue, ils apportent de la délinquance, ce sont des violeurs. Et certains, je suppose, sont des gens bien» (Donald Trump au lancement de sa campagne à New York le 16 juin).

«Trump a tort»

«Ces commentaires sont extraordinairement moches et ne reflètent pas le parti républicain. Trump a tort. Il fait ça, pas parce qu'il est stupide... mais pour provoquer, enflammer et attirer l'attention, ce qui semble devoir être son mode de campagne» (le candidat républicain Jeb Bush le 4 juillet dans le New Hampshire, via CBS).

«Il devrait retourner dans les années 1840»

«Si Donald Trump veut faire campagne en diabolisant les immigrés, il devrait retourner dans les années 1840 et se présenter à l'investiture du parti de ceux qui ne savent rien» (le candidat démocrate Martin O'Malley le 13 juillet à une conférence hispanique, en évoquant l'ancien parti anti-immigrés «Know-Nothing Party»)

«Il a gonflé à bloc les fous»

«La prestation de notre ami à Phoenix me fait beaucoup de peine (...), car il a gonflé à bloc les fous (...) Nous avons une aile très extrême au sein du parti républicain... il les a galvanisés» (John McCain parlant d'un rassemblement consacré à l'immigration clandestine de Donald Trump à Phoenix, dans le New Yorker le 16 juillet).

«Pas un héros de guerre»

«Ce n'est pas un héros de guerre. C'est un héros de guerre parce qu'il a été capturé. J'aime les gens qui n'ont pas été capturés, je suis désolé de vous le dire, OK? Peut-être que c'est un héros de guerre, mais il dit beaucoup de mal de beaucoup de gens en ce moment (...) Et surtout, je dis la vérité, il a fini dernier de sa promotion à Annapolis (académie navale, NDLR). Personne ne le sait, mais il a fini dernier ou avant-dernier, et ça l'a énervé, pourquoi? Parce que je dis la vérité?» (Donald Trump répondant à John McCain dans l'Iowa le 18 juillet).

«Haineux»

«Donald Trump, enfin un candidat dont les cheveux intéressent plus de gens que les miens! Mais la haine qu'il vomit sur les immigrés et leurs familles n'a rien d'amusant, c'est vraiment honteux, comme le fait que ses collègues républicains ont mis plusieurs semaines à prendre position contre lui» (Hillary Clinton le 18 juillet dans l'Arkansas).

«Il devient abruti»

«Ce qu'il a dit sur John était insultant. Il devient abruti à un moment où nous devons débattre sérieusement de l'avenir du parti et du pays»

«Tout cela me fatigue. Le monde s'effondre, mon parti tente de reprendre l'avantage, on est sur le point de faire un bon retour, mais partout où je vais on me demande ce que je pense de Donald Trump qui égrène les idioties les unes après les autres» (le sénateur et candidat républicain Lindsey Graham, sur CNN le 20 juillet).

«Il serait pauvre»

«Et il y a ce type, Lindsey Graham, un poids plume total. C'est quelqu'un qui dans le secteur privé ne pourrait jamais se faire embaucher, croyez-moi. Il ne pourrait pas trouver de travail. Il ne pourrait pas faire ce que vous avez fait, vous qui êtes retraités et riches. Il ne serait pas riche, il serait pauvre» (Donald Trump le 21 juillet dans un rassemblement en Caroline du Sud).

«Cancer»

«Je défends le conservatisme contre le cancer du Trump-isme» (le candidat Rick Perry sur Twitter, 20 juillet).

«Disqualifié»

«Pour lui, si on est capturé sur le champ de bataille, on mérite moins d'honneurs que quelqu'un qui ne l'a pas été. Non seulement c'est absurde, mais c'est insultant, c'est ridicule. Cela le disqualifie pour devenir commandant en chef» (le candidat républicain Marco Rubio sur CNN le 19 juillet).