Aucun lien n'a été découvert à ce stade entre les six incendies dans des églises noires survenus dans le sud des États-Unis depuis deux semaines, a indiqué jeudi l'agence fédérale ATF, ajoutant qu'au moins trois étaient d'origine accidentelle.

L'ATF, chargée du contrôle de l'alcool, du tabac et des armes à feu, a précisé que les enquêtes préliminaires permettaient d'écarter l'hypothèse selon laquelle cette vague d'incendies était le fait d'individus aux motivations racistes.

Cette thèse avait fait surface compte tenu de la proximité spatio-temporelle des incendies avec la tuerie de Charleston, où un partisan de la suprématie blanche a abattu le 17 juin neuf paroissiens dans une église noire.

«À ce stade, il n'y a aucune preuve que (les six incendies) étaient liés ou déclenchés par des individus aux motivations racistes», a affirmé à l'AFP Ginger Colbrun, porte-parole de l'ATF.

Les enquêtes se poursuivent pour déterminer les causes exactes des six incendies, a-t-elle précisé, mais les premiers éléments ont d'ores et déjà montré que trois étaient accidentels.

Le ministère de la Justice a précisé dans un communiqué que deux incendies étaient dus à des causes naturelles, tandis qu'un troisième s'est déclenché à la suite d'un problème électrique.

«À ce stade, les enquêtes n'ont pas révélé de lien éventuel entre les feux», a relevé le ministère, insistant sur le fait qu'en cas de preuve d'un acte criminel motivé par la haine, les agences fédérales oeuvreront avec les instances judiciaires pour en poursuivre le ou les auteurs.

Le dernier incendie s'est produit mardi soir, par temps orageux, dans l'église Mount Zion AME de Greeleyville, à une centaine de kilomètres de Charleston.

La South Carolina law enforcement division (Sled), police de l'État de Caroline du Sud, a indiqué jeudi soir dans un communiqué que l'enquête sur cet incendie était terminée: l'origine de l'incendie a été attribuée à une cause «naturelle», a-t-elle précisé, évoquant la foudre.

Cette église, de la même congrégation que celle du massacre de Charleston, avait déjà brûlé en 1995. Deux membres du Ku Klux Klan --partisan de la suprématie blanche-- avaient plaidé coupables.

Les cinq autres églises incendiées depuis le 22 juin se trouvent dans les États de Georgie, du Tennessee, de Caroline du Nord, de Caroline du Sud et de Floride.

Craignant une nouvelle vague d'incendies criminels contre des églises comme dans les années 1990, la NAACP, organisation historique de défense des Noirs, a appelé mardi les paroisses noires à travers le pays à prendre «des précautions nécessaires».

L'ATF est chargée d'enquêter sur l'origine et les causes de tous les incendies ou attaques à la bombe survenant dans les lieux de culte aux États-Unis, en vertu du Church Arson Prevention Act de 1996.