Dans la nuit de mardi à mercredi, l'église Mount Zion de Greeleyville aux États-Unis a pris feu pour une raison indéterminée, certains y voyant un acte criminel dans la foulée de cinq autres incendies ayant ravagé des paroisses de la région accueillant des fidèles noirs.

«De nombreuses questions doivent encore être résolues», a affirmé Stephen Gardner, le shérif du comté de Williamsburg où se trouve Greeleyville, un village de 375 habitants, dont 60% sont noirs.

Williamsburg est située à une centaine de kilomètres de Charleston, scène de la tuerie perpétrée il y a près de deux semaines dans une église de la même congrégation. Dylann Roof, qui a avoué le meurtre de neuf paroissiens tués par balles durant une séance d'étude biblique à laquelle il participait, est un partisan de la suprématie blanche.

Les causes de l'incendie à Greeleyville restent inconnues, certains évoquant le climat orageux dans le secteur le soir même, et d'autres y voyant un incendie criminel raciste, si peu de temps après la tuerie de Charleston et surtout contre une église ayant déjà été incendiée en juin 1995.

«De voir cette église brûlée à nouveau me rend malade», a commenté la maire de Greeleyville, en référence au précédent incendie pour lequel deux membres du Ku Klux Klan avaient été condamnés à des peines de prison après avoir plaidé coupables. L'église avait par ailleurs remporté 37,8 millions de dollars dans un procès engagé contre The Christian Knights of the Ku Klux Klan, un mouvement militant pour la suprématie blanche.

En l'espace de quinze jours, six incendies se sont ainsi déclarés dans des églises noires du sud des États-Unis, où la tuerie de Charleston a relancé un vif débat sur le passé esclavagiste de la région et poussé la gouverneure de Caroline du Sud à demander le retrait du drapeau confédéré devant le Parlement local. Cette bannière est dénoncée comme un symbole de racisme par ses détracteurs.

Mardi soir, quelques heures avant l'incendie de Greeleyville, la NAACP, organisation historique de défense des Noirs, avait appelé les paroisses noires à travers le pays à prendre «des précautions nécessaires» après une série d'incendies dont les causes ne sont pas toutes établies.

Sur les cinq autres incendies, trois seraient d'origine criminelle, en Georgie, au Tennessee et en Caroline du Nord, selon des médias américains. Un quatrième en Caroline du Sud serait lui accidentel et le dernier, en Floride, aurait été causé par la chute d'un arbre sur une ligne électrique.

Quelque 1800 lieux de culte brûlent chaque année aux États-Unis et dans 16% des cas ce sont des incendies criminels, indiquait un rapport de l'Association nationale de prévention des incendies en 2013.